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Actualités of Monday, 19 February 2018

Source: cameroonweb.com

Zoom sur cette jeune femme qui lutte pour le départ de Paul Biya du pouvoir

Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou, Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou,

Elle fait partie de ces rares femmes à se mesurer contre le régime trentenaire de Paul Biya. Il s'agit de Dr Modestine Carole Tchatchouang Yonzou qui vit à l'étranger mais qui estprésente ces derniers temps sur la toile. Ses propos sont tranchants, ses positions sont claires; elle veut le départ de Paul Biya.

Cette lutte qu'elle mène depuis des lustres a débuté lorsqu'elle était à l'université de Buéa. Elle a été battue, hospitalisée à maintes reprises. Voici sa propre histoire qu'elle dresse depuis qu'elle a commencé par lutter contre le régime Biya...


MESSAGE A CEUX QUI ME DEMANDENT DE VENIR LUTTER SUR LE TERRAIN

Vos élucubrations me permettent de constater que beaucoup d’entre vous ne connaissent pas mon parcours dans le combat contre la dictature et l’injustice sociale du régime autocratique et totalitaire de Biya.

C’est à peine ma 20aine entamée que je me suis lancée dans la lutte contre le régime de Biya par la grève estudiantine de 2005. Au cours de cette période, de nombreux étudiants ont été victimes de brutalité policière, d’atteinte à leur intégrité physique, de violence verbale et psychologique et d’assassinats ciblés.
A titre personnel et seule femme leader dans cette grève, après 5 jours de grève de la faim couchée sur un carton de fortune devant l’amphi 300 de l’université de Yaoundé I, j’ai été battue à mort, trois jours dans le coma au CHU.

Si j’ai eu la chance de revenir à la vie, beaucoup de nos camarades de luttes n’ont pas partagé ma bonne fortune.....

Les sources officielles annoncèrent l’assassinat de cinq étudiants à l’université de Buea, mais la réalité est bien plus alarmante. Comprenez donc que j’ai côtoyé de très près le terrorisme étatique du régime que je combats (comme l’illustre l’image ci-dessous avec les séquelles que je porte au pied bandé. Nous portions le noir ce jour-là pour honorer la mémoire de nos camarades qui venaient d’être assassinés à l’université de Buea), et pourtant, ma détermination à lutter pour un monde plus juste est restée intacte.

Vous donc qui ne trouvez rien de constructif à dire que de me demander de venir me battre avec vous sur le terrain, je n’ai pas souvenir que vous étiez avec moi sur le terrain cette année-là, quand je risquais ma vie à l’âge de 20 ans pour un Cameroun meilleur.

Retenez aussi et surtout que je ne vous demande pas de lutter pour moi, mais pour vous-même et pour vos enfants. Si tu n’as donc pas assez de courage pour lever le petit doigt contre la dictature, évites d’être doublement inutile à la société en nous tirant vers le bas par des commentaires insensés.