Vous-êtes ici: AccueilActualités2017 10 06Article 422702

Actualités of Friday, 6 October 2017

Source: camer.be

Yaoundé va accueillir une grande rencontre des défenseurs des droits de l'homme

C'est une initiative de  l'Association Atangana Contre l’Oppression et l’Arbitraire (AACOA) C'est une initiative de l'Association Atangana Contre l’Oppression et l’Arbitraire (AACOA)

A l’initiative de l’Association AACOA (Association Atangana Contre l’Oppression et l’Arbitraire) les premières journées portes ouvertes des organisations de promotion des droits de l’homme auront lieu à Yaoundé, au Musée national, du 8 au 10 Décembre 2017.

D’après Emile Kwegueng, le point focal d’AACOA au Cameroun, ce sera l’occasion inédite pour le public de découvrir plusieurs organisations de défense des droits de l’homme existants dans divers domaines très peu connu du public. Pendant deux jours, toujours d’après ses explications, il s’agira de faire de nombreuses consultations diverses, des conférences débats, etc. pour rapprocher le public de la connaissance de leurs droits sans cesse abusés dans un contexte camerounais de corruption généralisée et de trafic d’influence à tout vent. Ainsi la rencontre de Yaoundé permettra de rapprocher le peuple des acteurs du changement de comportement pour une société plus juste. Ne dis-t-on pas qu’ « un camerounais éduqué devient un citoyen » qui maitrise désormais ses droits et devoirs !

Dans le programme présenté à la presse nationale et internationale, l’Association AACOA et ses partenaires organisationnels prévoient mettre à la connaissance du public des thèmes tels que : La protection Internationale des réfugiés dans le contexte camerounais qui sera animé par le Haut-Commissariat aux Réfugiés ; Journaliste et traitement de l’information : entre professionnalisme et patriotisme : Son rôle face à un Etat qui considère un citoyen comme dangereux pour sa stabilité qui sera animé par l’Association des Femmes des Medias Privés du Cameroun ; Valeur juridique des Avis du groupe de travail des Nation Unies sur la détention arbitraire sera animée par un invité du système des Nation Unies ; La protection de la personne humaine en droit social Camerounais sera animée par le Prof. Kenfack Etienne ; La protection sociale de tous : cas des travailleurs des secteurs informels sera animée par la CNPS ; Accès à la terre et à la propriété foncière au Cameroun ; un droit humain à acquérir par tous sera animé par l’Association Terre pour Tous.

Le programme prévoit également des rencontres interpersonnelles avec des experts des certaines organes et Ministères tels que le MINAS, le MINPROFF, le MINJUSTICE pour répondre aux questions et soucis des visiteurs concernant leur domaine.

Le Département de la Santé du Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun, un kiné thérapeute et des médecins seront également disponibles sur le site des JPO pour faire des consultations gratuites aux visiteurs qui auront besoin.

Pour clôturer et joindre l’utile à l’agréable, le comité d’organisation mettra sur pied un concours du meilleur dessin réservé aux élèves du primaire, le meilleur poème aux élèves du secondaire, le meilleur hymne sur le thème des JPO réservé aux chorales. Les meilleurs seront primés pendant la cérémonie d’ouverture des JPO.

Un chantier colossal

D’après les statistiques officielles, plus de 80% de détenus incarcérés dans les prisons camerounaises sont en détention préventive. Un deni de droit qui n’a jamais été justifié par la justice camerounaise.

Dans un autre volet, l’accès à la terre au profit des femmes, la gratuité de l’éducation primaire qui est une chimère, la prise en charge immédiate dans les formations sanitaires, etc. sont également des domaines dans lesquels chaque jour des abus s’amoncèlent et pourraient causer une déflagration sociale le moment venu. Le rôle des défenseurs des droits humains apaisent-ils ? Difficile d’affirmer car ses acteurs qui se battent au quotidien pour dénoncer, informer et éduquer sont considérés comme des opposants par des systèmes et régimes gouvernants.

Pire encore en Afrique Subsaharienne, le rôle de ces défenseurs de la veuve et de l’orphelin financé par des organismes extérieurs à l’Afrique prête à mauvaise interprétation. Raison pour laquelle fagocité sur le terrain, l’impact du travail effectué ne pénètre souvent pas le public cible qui ne voit pas la pédagogie des actions mais les financements qui gravitent autour des activités. Avec l’organisation pour la première fois sur le sol Camerounais de journées portes ouvertes sur les défenseurs des droits humains peut-être que la perception du rôle salvateur de ces hommes et femmes atteindront un public important pour un changement.

Réaction

Emile Kwegueng, Défenseur des droits de l’homme et point focal d’AACOA

Cette première édition des journées portes ouvertes des organisations de défense des droits humains sera l’occasion de permettre à une cinquantaine d’organisation qui œuvrent pour la protection des droits de l’homme de se faire connaitre par le grand public et surtout de faire tomber cette barrière qui existe entre les organisations et les pouvoirs publics. Après plusieurs observations, les pouvoirs publics ont toujours considéré les organisations qui œuvrent dans la défense des droits de l’homme comme des opposants alors qu’il s’agit en fait des organisations qui, sur le terrain, relais le travail gouvernemental très peu connu du public cible dans les domaines qui sont les leurs.

Le champ est vaste et pluridisciplinaire. Il est multidimensionnel et les organisations apportent leur modeste contribution à la promotion des droits de l’homme. Pour ce qui concerne le contenu pendant les trois jours, nous aurons des conférences, des consultations médicales (le conseil des églises protestantes du Cameroun a mis en place son département de la santé pour faire des consultations gratuites aux visiteurs désireux), des consultations d’ordre spécifique aux problèmes des visiteurs (exemple du Ministère de la condition féminine qui s’est engagé à animer un atelier sur la problématique du droit de la femme pour l’accès à la terre, à la succession, etc), etc.

Nous persuadés que les trois jours retenus seront insuffisants pour traiter de tous ses sujets. Mais nous vous rassurons qu’à la deuxième édition le temps prévu connaitra une conséquente amélioration.

Pouvez-vous nous faire un point circonstancié des droits de l’homme actuellement au Cameroun ?

C’est très difficile de se prononcer sur l’état des droits de l’homme au Cameroun. Avec tout ce que nous constatons aujourd’hui avec ce qui se passe dans le grand nord, dans les zones anglophones, à l’Est du Cameroun, etc. il est difficile de faire un état des lieux. Mais d’ici là nous sommes convaincus que les conférences que nous allons animer pendant les journées portes ouvertes nous donnerons un aperçu global de la situation. Nous vous donnerons chiffres à l’appui toutes les informations concernant la situation des droits de l’homme au Cameroun.

Ne soyons pas pessimiste car beaucoup de choses sont faites par les organisations dans plusieurs domaines pour que les droits de l’homme soient respectés, défendus et protégés.