Les faits se seraient déroulés dans la capitale Yaoundé. La jeune fille n’a pas donné de nom, ni le sien, ni celui de l’université. Mais elle dévoile que l’homme qui lui a fait est un professeur beaucoup admiré par tous.

Je ne sais même pas pourquoi j’écris ça. Peut-être pour me libérer un peu. Peut-être pour qu’on m’aide enfin. J’ai 26 ans. J’étais étudiante en 3ᵉ année à l’université quand tout a basculé.

Un professeur que tout le monde respectait m’a proposé de m’aider à valider un cours difficile. Au début, j’ai cru que c’était par bienveillance. Mais un soir, il m’a convoquée dans son bureau « pour discuter de mon avenir ».

Ce qui s’est passé ensuite, je n’arrive toujours pas à le dire. Sans sentir, mes mains trembler. Il m’a bloquée contre la porte. Il a dit que si je criais, il détruirait ma carrière. Il m’a touchée. Il m’a forcée. J’ai essayé de le repousser, mais il était plus fort. Je suis sortie de là en morceaux, incapable de respirer correctement.

Depuis ce jour, j’ai tout gardé pour moi. Parce que je sais que personne ne me croira. Parce qu’il est influent. Parce que je n’ai pas envie d’être étiquetée comme « la fille à problèmes ».

Je fais semblant de vivre normalement, mais à l’intérieur je suis brisée. Je ne dors presque plus. J’ai des crises d’angoisse dès que je croise un homme seul. Je n’ai jamais remis les pieds dans ce bureau, mais je sais qu’il est toujours là, libre, souriant, respecté.

Je me demande parfois si je devrais tout raconter, mais j’ai peur que ça détruise ce qu’il me reste de vie. Et je me demande aussi est-ce que je pourrai un jour redevenir moi ?