Vous-êtes ici: AccueilActualités2017 08 23Article 419418

Actualités of Wednesday, 23 August 2017

Source: journalducameroun.com

Yaoundé: un homme frit des beignets en hommage à sa femme

M. Joseph Pondi M. Joseph Pondi

En 2007, Joseph Pondi a choisi de succéder à sa défunte épouse dans cette activité.

Joseph Pondi est ce qu’on appelle trivialement, une «mami makala». Il frit des beignets, une activité généralement menée par des femmes au Cameroun. Installé en bordure de route, derrière l’hôpital de district de la Cité verte à Yaoundé, Joseph propose deux variétés de beignets à ses clients : ceux faits à partir de la farine de blé d’une part et ceux fabriqués à base de farine de maïs de l’autre.

Et pour offrir un service complet, Joseph Pondi met également à la disposition des clients, une marmite de haricot rouge cuisiné chez lui. Tous les jours, à partir de 16h, Joseph Pondi installe son bric-à-brac pour accueillir sa clientèle, qui se recrute dans toutes les tranches d’âge.

Le fait d’être un homme «mami makala» n’est pas une singularité ici au quartier Cité verte. Il y en a d’autres. Mais de tous, Joseph Pondi est le plus âgé. A 55 ans, «Ancien», comme l’appellent ses clients, mène son activité professionnelle sans complexe depuis dix ans.

Le quinquagénaire a hérité de cette activité de sa défunte épouse, Pauline. Celle-ci est décédée en novembre 2007. «Pauline était une femme battante. Elle faisait le ménage quand je travaillais encore en entreprise. Elle se lance dans la vente des beignets après mon licenciement de la société en 2001», souligne-t-il.

« Ancien » a travaillé durant huit ans comme magasinier pour une entreprise française installée au Cameroun. Il est licencié à la fin de son contrat en 2001. Il se tourne alors, entre autres, vers la vente des beignets, le métier de sa femme. Au début, il lui apporte juste un coup de main. A sa mort en 2007, Joseph Pondi abandonne ses petites activités pour se consacrer à la vente des beignets, afin de rendre hommage à Pauline.

Connecté à l’actualité

Veuf, Joseph Pondi est père de deux enfants. L’aîné, Nkot Pondi, âgé de 25 ans, est électricien dans la ville de Yaoundé. Ngo Pondi quant à elle, âgée de 15 ans, est élève en classe de Troisième au Lycée de la Cité verte. A côté de ses occupations commerciales, Joseph Pondi est un citoyen connecté à l’actualité. Se plaignant du système éducatif d’aujourd’hui, il cite l’actuel président français Emmanuel Macron : «Même les Français ne savent plus lire et écrire». Une phrase prononcée pendant sa campagne lors de la dernière élection présidentielle en France.

Passionné de son travail, Joseph Pondi ne compte pas abandonner de sitôt, la vente des beignets, en dépit de certaines «petites difficultés» qu’il rencontre dans l’exercice de ce métier, notamment la concurrence des vendeurs beaucoup plus jeunes. Mais, «malgré le fait que la majorité des jeunes préfèrent acheter les beignets chez leurs égaux qui sont à côté de moi, je parviens quand même à fidéliser ma petite clientèle», rassure-t-il.