Le quartier Nkoabang, situé en périphérie est de la capitale, a été le théâtre d'un drame sanglant dans la nuit de vendredi à samedi. Un homme, identifié comme étant M. Feukwa, a perdu la vie à l'entrée même de son domicile après avoir été abattu par des malfaiteurs qu'il avait surpris en train de voler des câbles électriques.

Ce drame, qui s'inscrit dans une série d'actes criminels recensés ces dernières semaines dans la capitale, soulève à nouveau la question préoccupante de l'insécurité grandissante à Yaoundé.

Selon les témoignages recueillis auprès du voisinage, les faits se sont déroulés aux environs de 2 heures du matin. M. Feukwa aurait été réveillé par des bruits suspects provenant de l'extérieur de sa résidence. "Il a entendu des craquements près du poteau électrique qui dessert notre zone", raconte un voisin qui a requis l'anonymat.

En sortant pour vérifier l'origine de ces bruits inhabituels en pleine nuit, la victime se serait retrouvée face à un groupe d'individus armés qui s'attaquaient au réseau électrique du quartier pour dérober les précieux câbles en cuivre.
Les malfaiteurs, pris en flagrant délit, n'ont pas hésité à faire usage de leurs armes à feu. "Ils ont tiré sans sommation et se sont enfuis immédiatement", témoigne un autre riverain, encore sous le choc. M. Feukwa, touché par plusieurs projectiles, s'est effondré devant son portail. Malgré l'intervention rapide des voisins alertés par les détonations, il a succombé à ses blessures avant l'arrivée des secours.

"C'était un homme tranquille, un père de famille respecté dans le quartier. Il travaillait dur pour subvenir aux besoins des siens", confie, la voix brisée par l'émotion, un proche de la victime présent sur les lieux du drame au petit matin.

Ce type de cambriolage ciblant spécifiquement les infrastructures électriques n'est malheureusement pas un phénomène isolé. Depuis plusieurs mois, les autorités constatent une recrudescence des vols de câbles en cuivre, particulièrement lucratifs sur le marché noir des métaux.
"Les câbles électriques contiennent du cuivre dont le cours ne cesse d'augmenter", explique un responsable d'ENEO, la compagnie nationale d'électricité. "Ces vols causent non seulement des dégâts considérables aux infrastructures, mais privent également des quartiers entiers d'électricité pendant plusieurs jours."

Alertés dans les heures qui ont suivi le drame, les éléments de la police judiciaire se sont rendus sur place pour les constatations d'usage. "Une enquête a été ouverte pour identifier et appréhender les auteurs de cet acte criminel", indique une source policière.

Les forces de l'ordre ont procédé à des relevés d'empreintes et recueilli divers témoignages dans le voisinage. Des douilles retrouvées sur la scène du crime ont également été prélevées pour analyse balistique.

Ce drame s'ajoute à une liste déjà longue d'actes criminels enregistrés ces derniers temps dans la capitale camerounaise. Le week-end dernier, un enfant de 6 ans a été tué à Ngoa-Ekélé, et plusieurs agressions à main armée ont été signalées dans différents quartiers de la ville.

"L'insécurité se porte bien dans la ville de Yaoundé", déplorent les habitants, qui réclament des mesures urgentes pour renforcer leur protection. Certains quartiers périphériques comme Nkoabang, moins bien desservis par les patrouilles policières, semblent particulièrement exposés à ce phénomène.