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Actualités of Wednesday, 24 August 2022

Source: Kalara

Yaoundé : Le «violeur» en série des étudiantes de Mendong répond de ses actes

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En détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis quelques mois déjà, un jeune homme est accusé d’avoir abusé sexuellement de deux étudiantes dans son domicile au quartier Mendong à Yaoundé. L’une des plaignantes a décrit devant le tribunal la scène du viol. Le mis en cause nie tout en bloc.


Vêtu d’un pantalon noir et d’une chemise blanche, Wilson ne présentait pas l’aspect d’un prisonnier lors de son témoignage devant le Tribunal de première instance (TPI) de Yaoundé centre administratif le 19 août 2022. Son élégance serait l’arme qu’il utilise pour séduire les jeunes filles. Incarcéré à la prison centrale de Yaoundé Kondengui depuis quelques mois déjà, le jeune homme est accusé des faits de viol. C’est Cynthia, une étudiante de sa tranche d’âge, qui est à l’origine de ses déboires judiciaires. Elle accuse Wilson d’avoir abusé sexuellement d’elle lors de leur premier rendez-vous au domicile de ce dernier.

Pendant son témoignage, Cynthia a déclaré qu’elle avait fait la connaissance de Wilson il y a près de 4 ans dans un taxi. Ils avaient profité de l’occasion pour échanger les numéros de téléphone. Après avoir rejeté les avances amoureuses et les invitations, elle dit avoir finalement accepté de rencontrer son courtisan le 8 juillet 2022. «On s’écrivait de temps en temps. Il m’invitait très souvent, mais je n’honorais pas à ces invitations. Ce jour-là, il m’a dit de le rencontrer au quartier Mendong à 12h. C’est ainsi que je me suis retrouvée chez lui par un fait de hasard» , a-t-elle déclaré dès l’entame de son récit.

Menaces et violences

La plaignante raconte que le mis en cause avait brusquement changé le lieu du rendez-vous qu’il avait préalablement donné. C’est finalement aux encablures de la brigade de gendarmerie de Mendong qu’ils se sont retrouvés. «Il m’avait dit qu’il habite non loin de là, et qu’il devait se rendre à son domicile prendre quelque chose qu’il avait oubliée. Il m’avait alors demandé de l’y accompagner. Sans me douter de quelque chose, j’y suis allée. A notre arrivée, il n’y avait personne dans le camp. C’est ainsi que Wilson avait pris le soin de bien fermé le portail et m’avait directement conduit dans sa chambre» , a-t-elle confié. Cynthia explique que ce dernier lui avait proposé de faire l’amour avec lui. Face à son refus de s’exécuter à la demande du maître des lieux, celui-ci avait opté pour les menaces et la violence pour soulager ses désirs sexuels. Il avait, dit-elle, déchiré son pantalon et l’avait pénétrée malgré ses cris. Il avait poursuivi son acte en giflant la jeune fille qui pleurait et voulait se défendre a-t-elle précisé.

La plaignante dit avoir échappé à son bourreau, lorsque l’une de ses voisines avait fait son entrée dans la cité. Ce n’est qu’à ce moment qu’il avait libéré la jeune fille de peur que la voisine n’entende les cris de détresse qui sortaient de la chambre de Wilson. Elle dit avoir essayé d’appeler en vain sa mère au téléphone. Pris de honte, le mis en cause avait laissé partir Cynthia, qui avait immédiatement déposé une plainte à la gendarmerie de Mendong.

Alors que Cynthia croyait être la seule victime de Wilson, elle dit avoir été informée du contraire à la gendarmerie. En réalité, en février 2022, une autre jeune fille avait dénoncé ce dernier dans la même unité de gendarmerie pour les faits similaires. Cette autre victime supposée de Wilson avait été convoquée à la gendarmerie suite à la dénonciation de Cynthia et a comparu devant le TPI pour témoigner en faveur de Cynthia. Au cours de son témoignage, elle a déclaré que Wilson a utilisé le même mode opératoire que celui décrit par Cynthia pour abuser d’elle.

Pour sa défense, Wilson, qui reconnait ses victimes présumées, a fait comprendre au tribunal que Cynthia est en réalité sa petite amie de longue date, et qu’ils n’étaient pas à leur premier rendez-vous au moment des faits. Il a expliqué avoir invité la jeune dame accompagnée de ses frères et amis dans les snacks bar. Il a également soutenu que le jour des faits, Cynthia s’était retrouvée à son domicile parce qu’ils avaient prévu aller fêter la réussite à un examen de sa fillette. «Lorsque je suis allé prendre mon bain, elle en avait profité pour fouiller mon téléphone portable, et c’est à ce sujet qu’on s’était disputé» , a-t-il laissé entendre. Il a ajouté que le jour des faits, la plaignante avait lavé les assiettes dans lesquelles ils avaient pris ensemble un repas. Des déclarations que Cynthia a immédiatement niées avant de préciser n’avoir jamais reçu un présent du mis en cause. L’affaire a été renvoyée au 16 septembre 2022 pour la suite des débats.