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Actualités of Wednesday, 12 April 2017

Source: cameroonweb.com

Yaoundé: des enseignants en courroux prennent d’assaut la Primature

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Les enseignants veulent croire bien qu’ils ne sont pas enfarinés par le gouvernement camerounais. Du moins pour l’instant, à deux semaines de la fin du mois d’avril.

Ils ont fait le déplacement ce mardi au Ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (MINFOPRA) bredouilles. Ils n’ont pas trouvé leur décret d’intégration.

Sur le qui-vive, ils se sont rendus à la Primature pour demander une audience et se faire entendre de toute urgence avec soit le Service du premier ministre (SG/SPM), soit la Direction des Affaires administratives et des Requêtes (DAAR).

C’est l’étonnement ; « Nous n’avons pu rencontrer aucun des deux, encore moins leurs Adjoints. En revanche, ce que nous avons pu obtenir, c’est une “blablaterie” de la part d’un Inspecteur de Police, en service à la guérite. Le tout puait des instructions minutieusement injectées en notre fonctionnaire de police, » peut-on lire dans le communiqué des enseignants.

IL leur a été notifié à la Primature, que des empreintes digitales spéciales et des cartes magnétiques sont nécessaires pour accéder « aux décrets d’intégration » qui séjournent à la DAAR depuis au moins 18 mois selon les enseignants.

«Je comprends vos problèmes. Mais, vous savez, ce n’est pas facile de rencontrer le ministre. Moi-même qui vous parle, je ne suis jamais arrivé dans son bureau. Que ce soit lui, que ce soit le DAAR, ce n’est pas facile : ils sont très occupés. Et même : comment pourriez-vous faire pour arriver là — haut ? Il faut des empreintes digitales spéciales pour accéder à l’ascenseur ; il faut une carte magnétique pour que la porte du bureau s’ouvre. Et même si vous parvenez à obtenir une audience, tes collègues vont attendre dans la salle qui est derrière là, tandis que toi tu vas monter. Qu’est-ce que je peux même faire là... Écoutez : repassez demain à 8 h. L’équipe que vous trouverez va vous donner un imprimé de demande d’audience, que vous remplirez. Puis vous allez rentrer et attendre qu’on vous rappelle pour confirmer un rendez-vous, si possible. Et dites à vos collègues de ne plus faire du boucan quand on veut leur expliquer des choses simples. Je suis à 19 ans de service, moi. Je connais ce pays, si tu vois ce que je veux dire, nyeguele (professeur, Ndlr),”, a déclaré l’Inspecteur de police

La Primature avait abrité les négociations entre le Gouvernement et le Collectif des Enseignants indignés du Cameroun le 29 mars 2017 qui avait levé leur mort d’ordre de grève après les promesses du gouvernement.

Il a promis la prise en charge financière, rapide et intégrale de l’ensemble des personnels enseignants concernés, à compter du mois d’avril 2017 et d’affiner les statistiques des personnels concernés, et de proposer des solutions durables aux retards observés dans le traitement des dossiers.

Visiblement il y a encore du flou, de l’incertitude dans la gestion des dossiers. Chaque seconde ou minute est précieuse pour les enseignants. Ils attendent de pied ferme d’être payés à la fin de ce mois d’avril comme le préconisait le gouvernement camerounais qui avait reconnu devoir aux enseignants environ 60 mois de salaires impayés.

“Nous avons fait une déposition ce mardi (20 h) au SED, au sujet du refus de la DAAR de libérer nos documents. Après notre humiliation cuisante d’aujourd’hui à la Primature, nous avons déposé un dossier sur la situation au Sécrétariat du DGSN. Nous prenons le Peuple camerounais à témoin dans cette affaire : la DAAR/SPM est en train de déstabiliser le pays dans ses bureaux”, avancent les enseignants.