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Actualités of Monday, 25 September 2017

Source: journalducameroun.com

Yaoundé: des anglophones inquiets pour leurs familles

Des affrontements ont eu lieu la semaine dernière dans les Régions du Sud-Ouest Des affrontements ont eu lieu la semaine dernière dans les Régions du Sud-Ouest

Les ressortissants de la partie anglophone du Cameroun résidant à Yaoundé, ont des craintes pour la sécurité de leurs proches restés dans les zones en crise, depuis le retour des violences.

La recrudescence des troubles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun de ce mercredi 20 septembre 2017, inquiète les camerounais des 8 autres régions du pays. Depuis l’annonce de la série d’attentats perpétrés à Bamenda et celui manqué à Douala, une psychose commence à naitre dans les esprits et chacun craint que le mouvement de revendication anglophone ne se transforme en lutte armée.

Dans la capitale Yaoundé, les ressortissants de la communauté anglophones eux-aussi, sont inquiets de la tournure que les évènements prennent. La plupart d’entre eux craignent pour la sécurité des membres leur famille restés dans les zones en crise, peu importe leur opinion sur l’objet des revendications. Dans ce contexte de tensions généralisées, la cause défendue par les contestataires passe au second plan.

Nous avons rencontré Perpetua* au quartier Obili, un des fiefs de la communauté anglophone de la capitale camerounaise. La jeune femme de 30 ans est au téléphone pour la troisième fois depuis notre arrivée. Elle a regardé les différentes vidéos qui ont abondés sur les réseaux sociaux tout au long de cette journée du 22 septembre et plus particulièrement celle de la ville d’Oku, son village d’origine. « J’ai vu des gens que je connais parmi les manifestants. Il y a plusieurs jeunes hommes avec qui j’ai grandi au village », affirme-t-elle.

Comme elle, de nombreux ressortissants de ces zones redoutent que leurs proches ne deviennent des victimes du mouvement. « J’ai demandé à ma famille de ne pas se mêler de ce qui se passe là-bas, à chaque fois qu’il y a des troubles, il y en a qui paye de leur vie, ou ont des séquelles à vie (…) je les appelle à chaque moment pour savoir ce qui se passe et si ils sont en sécurité » nous confie anonymement une ressortissante anglophone.

A l’approche de la rentrée académique, de nombreux parents avaient trouvé judicieux d’envoyé leurs enfantsfréquenter dans des régions francophones. Mais avec l’attentat manqué de Douala, d’aucuns pensent que la menace est omniprésente, et redoutent que des membres de la communauté anglophone de Yaoundé ne se livrent à des pratiques terroristes.

Le gouvernement a promis de durcir le ton dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ce qui fait planer le spectre d’une prorogation des violences sur le terrain. Pendant ce temps, les anglophones de Yaoundé continuent de vaquer à leurs occupations, bien que les esprits soient clairement tournés vers ce qui se passe dans les deux régions anglophones du Cameroun.