Actualités of Wednesday, 15 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Vol de la victoire d'Issa Tchiroma : De graves allégations de pressions sur une responsable électorale à Bafoussam

Image illustrative Image illustrative

Des accusations de séquestration et de pressions pour falsifier les résultats de l'élection présidentielle secouent la ville de Bafoussam. Selon un témoignage recueilli par nos soins, une responsable de la commission électorale régionale serait retenue au palais de justice depuis deux jours et contrainte de modifier les procès-verbaux en faveur du président sortant Paul Biya.



N'Zui Manto, source de cette information, affirme que la situation se déroule "actuellement au palais de justice de Bafoussam". Selon ses déclarations, "les élites et cadres du RDPC ont décidé que M. Tchiroma ne peut pas gagner à Bafoussam, qui est leur ville de compétence".

Le témoignage indique que ces cadres du parti au pouvoir exigeraient de la responsable régionale de la commission électorale qu'elle "signe le PV déclarant Paul Biya vainqueur". Toutefois, celle-ci refuserait catégoriquement de s'exécuter, invoquant des résultats radicalement différents de ceux qu'on lui demande d'attester.



Selon N'Zui Manto, la source de ces révélations, la responsable électorale résiste aux pressions car "le président Tchiroma a gagné avec plus de 80%" dans la région. Cette version des faits entre en totale contradiction avec la demande qui lui serait faite de valider une victoire de Paul Biya.
Le témoin ajoute que la responsable "ne veut pas signer" et serait "séquestrée au palais depuis déjà deux jours", subissant des pressions pour "se compromettre pour une victoire tronquée de Biya".



Face à cette situation qu'il qualifie de "vol inédit", N'Zui Manto lance un appel pressant : "Veuillez envoyer des observateurs sur place pour être témoins en direct" de ce qui se déroulerait au palais de justice de Bafoussam.
Cet appel intervient dans un contexte de tensions extrêmes au Cameroun, où le candidat Issa Tchiroma Bakary a revendiqué sa victoire dès la nuit du 13 au 14 octobre, avant la proclamation des résultats officiels par Elecam (Elections Cameroon), l'organisme en charge de l'organisation du scrutin.



Ces accusations s'inscrivent dans un climat déjà électrique. Le gouvernement et le RDPC ont violemment dénoncé la déclaration prématurée de Tchiroma Bakary, parlant d'"imposture", de "grotesque canular" et d'"escroquerie politique". De son côté, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a promis que "l'attitude arrogante et irresponsable du candidat sera traitée le moment venu avec rigueur et fermeté".


À Bafoussam, chef-lieu de la région de l'Ouest, considérée comme un bastion historique du RDPC, ces allégations de pressions sur une responsable électorale ajoutent une nouvelle dimension à la crise post-électorale qui secoue le pays.


Il n'a pas été possible, au moment de la publication de cet article, de vérifier de manière indépendante ces allégations ni d'obtenir une réaction officielle des autorités de Bafoussam ou d'Elecam. Les tentatives pour joindre la commission électorale régionale sont restées infructueuses.

Le palais de justice de Bafoussam, mentionné comme lieu de la prétendue séquestration, n'a pas non plus pu être contacté pour confirmer ou infirmer la présence prolongée d'une responsable électorale dans ses locaux.
La situation reste donc floue, alimentant les spéculations dans un pays où la tension monte d'heure en heure, en attendant les résultats officiels qui doivent être proclamés par le Conseil constitutionnel dans les prochains jours.