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Actualités of Thursday, 26 July 2018

Source: camer.be

Voici les vraies raisons de la désertion des militaires camerounais

Ils auraient quitté le drapeau sans crier gare pour rejoindre les rangs des sécessionnistes Ils auraient quitté le drapeau sans crier gare pour rejoindre les rangs des sécessionnistes

Des désertions au sein des forces de défense inquiètent les autorités. La note est courte et succincte. Dans une correspondancequi est apparue sur les réseaux sociaux et dans laquelle la division de la Sécurité militaire (Semil) est le seul destinataire visible, le ministre délégué à la Présidence de la République, chargé de la Défense (Mindef), interdit désormais toutes missions à l’extérieur pour les personnels de la défense.

Joseph Beti Assomo justifie cette mesure par « une carence constante des effectifs dans les formations et unités ». Une carence qui est la conséquence de « nombreux cas de désertion », enregistrés par le haut commandement. D’où cette mesure prise par le Mindef de suspendre les « permissions à l’étranger » pour les personnels militaires « jusqu’à l’échéance de l’élection présidentielle, sauf cas de force majeure motivée ».

La note, qui porte la date du 13 juillet dernier, ne donne pas les causes de ces soudaines désertions, mais selon certains observateurs, le phénomène est lié aux guerres dans lesquelles « la grande muette » est engagée depuis 2014. Il s’agit notamment de la guerre contre Boko Haram, et plus récemment le conflit contre les séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-ouest.

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Avant cette correspondance adressée au Semil, plusieurs articles d’information faisaient déjà état de désertions dans les rangs de l’armée. Sauf que ces informations avaient été démenties par le haut commandement.

De nombreux cas de désertions ont en effet été enregistrés depuis 2014, comme peut en témoigner les nombreuses affaires inscrites au rôle dans les tribunaux militaires, à l’instar de celui de Yaoundé. Dans la guerre qui a désormais cours dans les régions anglophones, certains militaires auraient quitté le drapeau sans crier gare pour rejoindre les rangs des sécessionnistes qu’ils entraînent aux techniques de combat.

En 2017, l’une des premières tueries sur des forces de maintien de l’ordre a été attribuée à un gendarme qui a déserté. Il y a quelques mois, c’était un élément du Bataillon d’intervention rapide (Bir), unité d’élite de l’armée de terre, qui avait été appréhendé par des soldats, alors qu’il servait d’instructeur aux groupes armés séparatistes.

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Cette décision de suspendre les missions à l’extérieur pour maîtriser les effectifs intervient alors que Yaoundé a décidé de renforcer les troupes déployées dans les régions anglophones pour les pacifier avant la tenue de l’élection présidentielle prévue pour le 07 octobre prochain.