Le lanceur d’alerte Paul Chouta revient sur le message vocal de Mama Adjewa, d’une durée de 1h19 (lien ici : lien ici ), publié hier soir sur Le TGV de l'info. C’est une véritable plongée dans les coulisses de la gouvernance au Cameroun, dit-il. Sans manquer d’ajouter que si vous ne l’avez pas encore écouté, faites-le. Vous comprendrez pourquoi notre pays va aussi mal. Ce qu'on y découvre donne littéralement le vertige.

Ce témoignage met à nu le circuit hallucinant des nominations aux postes de responsabilité dans notre pays. On y apprend comment Mama Adjewa vous connecte à Mama Rosette, qui vous conduit ensuite à Mvomeka’a, où vous êtes reçus par Mama Medoulou, dont la fille travaille à la présidence.

De là, vous êtes introduits auprès de Chantal Biya, dont le seul "diplôme" est son acte de mariage. Et à partir de ce moment-là... vous voilà nommé ministre.

Oui, des ministres et directeurs généraux aujourd’hui en poste sont sortis tout droit de ce circuit nébuleux, où la compétence n’a aucune valeur. Pire encore, certains ont été arnaqués par Medoulou, qui a carrément établi son QG à l’hôtel Hilton, logée et nourrie aux frais du contribuable.

Ce n'est ni Cleopasse Medoulou (intendant adjoint de la présidence de la République), ni Ketcha Courtes, ni Ferdinand Ngoh Ngoh, ni Mvondo Ayolo, ni Oswald Baboke, etc. qui démentiront.

On ne parle pas ici de la gestion d’une tontine ou d’une réunion de quartier. On parle d’une nation de plus de 30 millions d’âmes, riche de talents, d’intelligence, d’ambitions brisées et de rêves trahis. On parle d'un pays dont la mal gouvernance a poussé la jeunesse à l'aventure, dans l'alcool, dans la prostitution et les églises dites de réveil.

Le Cameroun est géré comme une épicerie familiale, avec des codes mafieux, des clans familiaux et des logiques de "mama ceci", "papa cela". Ils ont réduit l’État à une affaire privée, où les méritants sont écartés et les postes confiés à ceux qui savent juste "qui appeler".

Alors, vraiment, vous êtes encore surpris du naufrage du pays ? Il faut que ça cesse. Il faut que ça change. Il faut les chasser. Par tous les moyens.