Le vice-président Kashim Shettima et le chef de cabinet du président, Femi Gbajabiamila, sont arrivés à Londres, au Royaume-Uni, pour accueillir le corps du défunt président Muhammadu Buhari, décédé dimanche dans une clinique londonienne à l'âge de 82 ans, des suites d'une longue maladie. Le vice-président et le chef de cabinet ont conduit la délégation nigériane à Londres tôt lundi.

La délégation nigériane au Royaume-Uni a été reçue par le ministre des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, le gouverneur de l'État de Borno, Babagana Zulum, entre autres.

Et au Cameroun ? En 1989, Etoudi s'est inscrit aux abonnés absents, quand il s'est agi de ramener la dépouille de Ahidjo au Cameroun. Personnellement, et suivant en cela les orientations religieuses, je ne pense pas qu'il était nécessaire de ramener la dépouille du président Ahidjo au Cameroun pour y être inhumée.

Mais ceux qui s'y sont opposés pensaient que c'était nécessaire et pourtant, en guise de rancune et de punition post-mortem, ils ont délibérément choisi d'opposer une fin de non-recevoir aux multiples requêtes qui avaient été faites. Aucun signe de deuil n'a été affiché, le drapeau n'a pas été mis en berne et aucun officiel n'a été dépêché à Dakar pour assister aux obsèques.

Il a fallu trois jours pour que le quotidien national Cameroon Tribune que Ahidjo avait créé en 1974, et qui permet à Jean Baptiste Ketchateng de mettre un peu de sucre dans son tapioca, daigne publier un avis de décès en quelques lignes.

Ce refus de deuil était dans les coutumes mêmes du nouveau locataire d'Etoudi un acte répréhensible, et l'occasion manquée, ses congénères n'ont eu de cesse d'exprimer un remords, persuadés que les Nordistes musulmans les en voulaient. Mais leur remords n'a pas été assez fort pour inciter leur champion à faciliter le retour des restes et d'apaiser la veuve d'Ahidjo : une deuxième fois, ils ont raté l'occasion d'être magnanimes et humains, refusant et se réfugiant derrière des arguties juridiques du genre "c'est une affaire qui concerne la famille".

Que ceux-là ouvrent les fenêtres et suivent l'actualité des prochains jours au Nigeria : le grand voisin nous donne une leçon de dignité.
Bana Barka