L'ancien ministre révèle comment son "vieil ami" transforme chaque interdiction en coup médiatique - Retour sur une méthode rodée depuis 2002
L'interdiction de voyage imposée jeudi à Issa Tchiroma, candidat à la présidentielle camerounaise, fait réagir ses proches. Guibaï Gatama, ancien compagnon de lutte politique, livre une analyse surprenante de cet épisode : loin d'être une victime, Tchiroma serait selon lui le grand bénéficiaire de cette mesure. Dans une révélation exclusive, Gatama raconte comment l'ancien ministre de la Communication a développé, depuis plus de vingt ans, un art consommé de transformer les interdictions gouvernementales en coups de communication politique. Un témoignage qui éclaire d'un jour nouveau l'incident de l'aéroport de Yaoundé et révèle les dessous d'une stratégie politique bien rodée.
EXPULSION DE ISSA TCHIROMA DE L’AVION: GUIBAÏ GATAMA RACONTE COMMENT TCHIROMA EST UN MALIN
« J’ai appris ce matin que mon vieil ami Issa Tchiroma, candidat à l’élection présidentielle, a été débarqué d’un vol de Yaoundé en partance pour Dakar. Tchiroma, homme politique rusé, doit être bien heureux de ce coup de pouce. Entre effectuer ce voyage et l’interdiction qui l’a frappé, il choisirait sans hésiter la deuxième option.
Cela me rappelle une aventure commune : la « première conférence de presse » après l’annonce de la publication du « Mémorandum du Grand-Nord », prévue au Hilton de Yaoundé, un jour de 2002. À notre arrivée devant l’hôtel, feu Dakolé Daïssala, feu Antar Gassagay, Hamadou Moustapha, ISSA TCHIROMA et moi-même avons trouvé des gendarmes et des policiers déployés qui nous en ont interdit l’accès, devant une foule de curieux et de journalistes à qui nous avons délivré notre message avant de replier à la résidence de Dakole Daïssala à Bastos.
Le comble de l’affaire, c’est que nous n’avions réservé aucun espace au Hilton. Nous avions simplement anticipé la réaction du gouvernement… et su en tirer le meilleur parti.»
Rappellons que Issa TCHIROMA a été interdit de voyage ce jeudi alors qu’ils se rendait à Dakar avec sa fille au prétexte qu’il n’a pas reçu l’autorisation de la présidence de la République.