Actualités of Saturday, 18 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Victoire d'Issa Tchiroma et marche vers Etoudi: le dernnier mot d'ordre est lancé, le peuple va prendre ses responsabilités

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Le penseur camerounais dénonce l'absence de soutien international face à ce qu'il juge être une tentative de confiscation du scrutin du 12 octobre 2025. Affirmant la victoire électorale d'Issa Tchiroma face à Paul Biya, Mbembe appelle les Camerounais à vaincre la peur, à rejeter la corruption et à se préparer à des luttes décisives pour imposer le résultat des urnes. Un plaidoyer pour l'autonomie et la responsabilité du peuple camerounais face à un système qu'il juge verrouillé depuis 1960.



ACHILLE MBEMBE, L’UNIVERSITAIRE CAMEROUNAIS LE PLUS INFLUENT AFFIRME QUE LES CAMEROUNAIS DEVRONT LUTTER SEULS POUR DÉFENDRE LA VICTOIRE DE ISSA TCHIROMA
«D’élections libres et indépendantes, il n’y en a jamais eu au Cameroun. Ni à l’époque coloniale, ni depuis 1960 (date de l’indépendance du pays).
Il n’y en aura pas aujourd’hui. Pas cette fois-ci, pas la prochaine fois tant que le système en place reste verrouillé et que toute la machinerie administrative, tout l’appareil policier, les gendarmes et les militaires, sans compter la petite armée des sicaires, est sous la botte d’un seul homme.
Le cirque électoral ayant néanmoins eu lieu, tout indique que Issa TCHIROMA a largement défait son adversaire Monsieur Paul BIYA, 93 ans et au pouvoir depuis 43 ans.
Les choses ne devant pas se passer de cette manière, le satrape tente, comme a l’accoutumée, de faire taire les urnes. Mais une bonne partie du pays ne l’entend pas de cette oreille. Du moins pour le moment.
Dans l’inégal combat qui commence, les Camerounais doivent savoir qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes.
Personne ne viendra les aider.
Il n’y aura pas un seul mot. Ni des chancelleries occidentales, ni de l’Union Africaine.
Les peuples qui luttent pour leur émancipation ne forcent l’admiration et le respect du monde qu’une fois la victoire acquise. Rarement pendant la lutte.
Et de manière générale, le monde n’a que mépris pour ceux qui rampent.
Et c’est vrai qu’à ramper 43 ans durant sous la férule d’un gerontocrate sans dignité, les Camerounais se sont largement discrédités et leur pays est devenu la risée du monde.
Si, à présent, les Camerounais veulent sortir des ténèbres de la tyrannie et des affres d’une effarante corruption, ils devront se lever et accomplir trois gestes.
Et d’abord vaincre la peur - du préfet, du sous-préfet, du commissaire, du gendarme, du commandant de brigade et de tous les nervis qui, semblables à de petits vampires, stimulent depuis 43 ans cet exécrable réflexe de lâcheté et cette propension à la prostitution morale.
Ils devront ensuite se libérer de la fascination qu’ils éprouvent face aux fonctionnaires vereux et aux tricheurs de tout acabit, et rompre l’attachement malsain qu’ils ont aux petits gains, aux petits profits et aux petits biens mal acquis.
Ils devront surtout s’entraîner à la maitrise du feu.
Car malheureusement, le constat est irréfutable. Au stade où l’on se trouve, rien, malheureusement, ne passera sans le feu.Pas même la démocratie!»
Ainsi va la République