Actualités of Wednesday, 15 October 2025

Source: www.camerounweb.com

Victoire d'Issa Tchiroma et arrestation: les avocats camerounais tuent le jeu

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Dans un communiqué officiel rendu public ce dimanche, le Bâtonnier de l'Ordre des Avocats au Barreau du Cameroun, Me Mbah Eric Mbah, a condamné avec fermeté les actes de violence post-électorale survenus dans certaines régions du pays, notamment au Nord, au lendemain de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025.



"Au nom du Barreau du Cameroun, et dans l'exercice fidèle de son rôle de gardien de l'état de droit et de défenseur des libertés civiques", le Bâtonnier a exprimé la profonde inquiétude de l'institution face aux excès observés dans certaines régions. Le communiqué dénonce particulièrement les violences signalées dans le Nord du pays, où des affrontements ont été rapportés dès le jour du scrutin.
Le Barreau va plus loin en condamnant également "les déclarations intimidantes, y compris institutionnelles, et les publications malsaines observées sur diverses plateformes et des réseaux sociaux, qui menacent la paix et sapent la confiance du public dans la gouvernance démocratique". Cette prise de position intervient dans un contexte de tensions extrêmes, marqué par la revendication de victoire du candidat Issa Tchiroma Bakary et les réactions virulentes du gouvernement et du parti au pouvoir.


Face à cette situation, Me Mbah Eric Mbah appelle à "la retenue et au respect des procédures", exhortant "toutes les parties prenantes" à faire preuve de responsabilité. Le Bâtonnier vise particulièrement les institutions en charge du processus électoral : Elecam (Elections Cameroon) et le Conseil constitutionnel.
Le communiqué demande à ces deux institutions de "faire preuve de devoir républicain, d'intégrité et de transparence dans la gestion du processus électoral". L'objectif affiché est que "la volonté du peuple camerounais, telle qu'elle s'est librement exprimée dans les urnes le dimanche 12 octobre 2025, soit non seulement entendue, mais également pleinement respectée".


Cette prise de position du Barreau du Cameroun revêt une importance particulière dans le contexte actuel. En tant qu'institution indépendante et gardienne des libertés fondamentales, le Barreau se positionne comme une voix neutre dans une crise où les protagonistes politiques s'affrontent violemment.
Le communiqué, signé par le Bâtonnier le 13 octobre à Yaoundé, soit un jour après le scrutin et avant la proclamation officielle des résultats, témoigne de l'urgence ressentie par les juristes face à la dégradation de la situation. L'appel à la transparence d'Elecam et du Conseil constitutionnel prend tout son sens alors que des accusations de fraude et de manipulation des résultats circulent sur les réseaux sociaux et dans les déclarations des différents camps.
Un message d'espoir pour la démocratie camerounaise
En insistant sur le respect de "la volonté du peuple camerounais", le Barreau rappelle que l'enjeu dépasse les ambitions individuelles et concerne la crédibilité même du processus démocratique au Cameroun. L'institution juridique souhaite que la voix des électeurs, exprimée dans les urnes, soit le seul critère de légitimité, au-delà des rapports de force politiques et des déclarations prématurées.

Ce positionnement du Barreau intervient alors que le pays est sous haute tension, entre manifestations, déploiements de forces de sécurité et guerre de communication entre le pouvoir et l'opposition. Le communiqué se veut un rappel solennel des principes fondamentaux de l'état de droit que toutes les parties sont appelées à respecter.


Les résultats officiels de l'élection présidentielle sont attendus dans les prochains jours. En attendant, l'appel au calme lancé par le Bâtonnier du Cameroun résonne comme une mise en garde contre toute escalade qui pourrait mettre en péril la stabilité du pays et la confiance des citoyens dans leurs institutions démocratiques.