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Actualités of Thursday, 12 April 2018

Source: Signatures No 0088

Viande de brousse: comment Atanga Nji a puni les consommateurs

Le prix de la viande de brousse a augmenté sur le marché Le prix de la viande de brousse a augmenté sur le marché

La récente mesure administrative du patron de l’Administration territoriale prescrivant la fermeture de toutes les armureries pour des raisons de sécurité produit déjà ses premiers effets. Les munitions se font rares, le gibier aussi sur les marchés et dans les plats. Un malheur pour les amateurs de viande de brousse.

Les premiers dégâts collatéraux se font donc déjà ressentir. Bien loin de là où l’on s’y attendait. Le gibier est de plus en plus rare sur le circuit.
Les quelques espèces disponibles ont vu leur prix s’envoler dans les marchés et les restaurants spécialisés.

L’explication est toute simple : le réseau est frappé de plein fouet et surtout il n’a pas vu venir. La soudaineté de la décision ministérielle a pris tout le monde de court. Les chasseurs patentés, fournisseurs habituels de gibier dans nos grandes villes sont en rupture de stock de munitions dont le coût lui aussi s’est envolé.

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Ceux qui en avaient en réserve veulent les capitaliser au maximum pour se prémunir contre la surenchère qui ne saurait tarder au marché noir.

Depuis une semaine donc, les prix des différentes espèces animales disponibles ont grimpé en flèche sur les marchés. Souvent du simple au double pour certaines. Les revendeurs appliquent leurs nouveaux taux sur les restaurateurs qui se déchargent à leur tour sur leurs clients. La boucle est bouclée. «Il devient de plus en plus difficile de trouver par exemple de la viande singe sur le marché.

Et pourtant, c’est l’une des chairs les plus prisées par nos clients. Quand on en trouve, c’est à un prix incroyable.

Pour nos clients habituels, nous en achetons et à notre tour, nous sommes obligés d’augmenter le prix du plat pour pouvoir rentrer dans nos frais. Avec cette décision ministérielle, certaines espèces risquent de disparaître complètement de nos menus. Nous espérons que cette situation ne va pas durer. Elle nous pénalise», explique une tenancière de restaurant spécialisé à Essos. Cependant, cela ne semble pas du tout décourager les fins gourmets, grands et fidèles amateurs de viande de brousse, «cela fait partie de notre culture bantoue.

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Nos grands-pères nous ont appris les bienfaits de la viande de brousse. Cela est dans nos gènes. Quel que ce soit le prix à payer, nous en consommerons même s’il faut sortir de la ville et faire quelques petits sacrifices. C’est comme avec la bière. On augmente les prix tous les jours, les bars sont toujours pleins», nous avoue un habitué des lieux. En définitive, chasseurs, revendeurs, restaurateurs et consommateurs semblent tous espérer que cette situation ne va pas perdurer. Mais il y va de la sécurité du pays avant tout.

Salutaire pour la faune

Sans le vouloir ou sans le savoir, le ministre de l’Administration territoriale a pris une mesure salutaire qui permet à notre faune d’avoir une espérance de vie un peu plus grande. Si singes, biches, antilopes, civettes et autres habitants de la forêt pouvaient parler la langue humaine, ils lui diraient sûrement grand merci et lui adresseraient peut-être même une motion de remerciements pour cette idée originale.

Et il est vrai que cette mesure qui a pris de court les chasseurs, participe d’une certaine manière même involontaire à la protection de nos espèces animales si sauvagement décimées. Faute de munitions, les chasseurs ont moins d’opportunités de tirer sur des singes par exemple. Il est vrai aussi qu’avec la prolifération des armes artisanales, l’on peut revenir à la case départ et ce serait alors un coup d’épée dans l’eau.

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Cependant, il est rafraîchissant d’entendre les complaintes des différents maillons de la chaîne. Pour certains, il conviendrait de revenir aux vieilles techniques traditionnelles pour chasser du gibier pour contourner la mesure ministérielle. Seulement, ce ne sont pas toutes les espèces qui s’attrapent au collet. Et ce n’est pas aussi tout le monde animal qui en profite.

Ceux qui ne vont pas vite et haut n’y gagnent absolument rien. Vipères, tortues, et salamandres, porcs épics et autres demeurent toujours autant vulnérables même s’ils couteront plus cher. Au ministère des Forêts et de la Faune de parachever le boulot.