Infos Santé of Monday, 4 December 2023

Source: L'œil du Sahel n°1880 du 4 décembre 2023

Vaccin contre le palu : bon à prendre au Cameroun ?

Barroso, président du conseil d'administration (PCA) de Gavi et sa délégation viennent de passer 48 heures au Cameroun. À travers cette visite, José Manuel Barroso a renforcé la coopération étroite qui existe entre son institution et l'État camerounais dans le secteur de la santé.

Cette visite qui intervient à un moment crucial est marquée par des sens aussi divers sur l’évolution de la prévention des maladies à travers la vaccination au Cameroun. Car, s’il connaît déjà et apprécie suffisamment bien le continent africain, l’invité de marque dit être encore plus en phase avec le Cameroun, premier pays africain qu’il visite en tant que président du Conseil d’administration de cette institution qui œuvre à l’amélioration de l’accès aux vaccins et aux services de vaccination dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.

Au cours de son séjour, l'hôte des Camerounais a engagé des discussions politiques de haut niveau sur les progrès et les défis du programme de vaccination et a mené un plaidoyer en faveur d'un financement durable de la santé et de la vaccination. Mieux encore, il a soutenu les acteurs nationaux dans la lutte contre l'hésitation à la vaccination en tirant parti de la voix de l'Alliance et en saluant le partenariat de l'Alliance avec le Cameroun.

Toutefois, pour le Cameroun et son hôte, il y existe des défis importants qui ne pourront être vaincus qu’avec la mise en place de telles synergies, sous la volonté et l’impulsion des dirigeants politiques locaux.

Zéro paludisme. Lors de la conférence de presse qui a marqué la fin de son séjour au Cameroun, le 1er décembre à l’hôtel Hilton de Yaoundé, il a été annoncé conjointement par le ministre de la Santé publique (Minsanté) et le Pr José Manuel Barroso que le Cameroun va bénéficier de 43,62 millions de dollars, soit 26,17 milliards de nos francs CFA.

Le montant ainsi alloué sera utilisé pour l'immunisation des zéros doses, ainsi que des communautés sous vaccinées. À l'occasion, le Dr Malachie Manaouda va en profiter pour informer l'auditoire de ce que le processus de mise en circulation de ce vaccin est enclenché. Les premières doses du vaccin antipaludique seront administrées d'ici janvier 2024 dans les 42 districts de santé retenus pour la phase pilote.

Pour cette visite qui intervient seulement quelques jours après la réception par le Cameroun des premières doses de vaccins contre le paludisme et au regard de la polémique autour de cette question, le Dr Malachie Manaouda a souhaité entre autres de Gavi, une prise de position claire sur la qualité et l'efficacité du vaccin contre le palu afin de lever tous les doutes créés par les anti vaccins, la capacitation du personnel du Minsanté dans la manipulation de ce nouveau sérum jusqu'à la gestion des manifestations post vaccinales, le renforcement de la logistique (transport et conservation des vaccins) et de la surveillance épidémiologique, mais aussi et surtout, la mise en place d'un système de gestion instantanée des données pour une meilleure prise de décision.

Pour la délégation de Gavi et le Cameroun, il est temps de dénoncer les mensonges qui tournent autour du vaccin antipaludique. Pour ce faire, il faudrait vaincre les fausses informations qui circulent autour du vaccin. Des informations qui ont tendance à questionner la fiabilité du vaccin RTS.S. Une fiabilité qui, de l'avis du PCA, est assurée étant entendu que ce sont ces mêmes vaccins qui sont administrés aux enfants sur plusieurs continents.

Concernant les aspects positifs de la coopération entre Gavi et le Cameroun, au cours de nos 20 années de partage et d'échange d'informations, l'organisation a contribué au renforcement du système de santé à travers la mise à disposition des financements pour le développement de certaines composantes. Notamment le soutien aux vaccins nouveaux et sous-utilisés, le soutien pour l'optimisation de la chaîne de froid ainsi que l'assistance des partenaires techniques et financiers, apprend-on.

En contrepartie, le Cameroun s’est chargé de l’achat et l'approvisionnement des vaccins cofinancés, l'achat des vaccins traditionnels (tuberculose, poliomyélite, diphtérie et tétanos maternel), la logistique domestique, ainsi que les contributions aux coûts opérationnels des campagnes de vaccination préventives et de riposte aux épidémies.