André Onana, Zambo Anguissa, Hongla et de nombreux Lions Indomptables sont rentrés au Cameroun pour leurs vacances. Mais ils ne se reposent pas vraiment. Ils font leur retour sur les terrains en terre et souvent boueux qui les a vu grandir et partir pour les clubs européens.
Pendant que les millions pleuvent sur leurs contrats en Europe, leur terrain d’enfance lui, sèche au soleil et se fissure comme la promesse d’un terrain synthétique qu’on ne verra jamais.
Et le décor est digne d’un téléfilm burlesque : entorse en direct, mollet coincé dans une crevasse, ballon fuyant vers la mangue voisine... Le tout dans un stade officieux baptisé “champ de patates”, où l’ennemi n’est pas l’adversaire mais la texture du sol.
Mais bon, pourquoi investir quelques malheureux millions dans une pelouse sécurisée ? Ce serait trop… collectif, voyons ! Et puis, c’est bien connu : chez nous, on préfère “donner un million à la veillée” que creuser un terrain pour des vivants.
Alors peut-être qu’un jour, quand l’un d’eux reviendra en fauteuil roulant à cause d’un contrôle raté sur une pierre mal placée, on envisagera de lisser un peu la terre. En attendant, vive le folklore : nos cracks foulent des tranchées en toute insouciance, avec des crampons Dior sur latérite de luxe. Gloire et poussière.