Actualités of Tuesday, 15 July 2025
Source: www.camerounweb.com
Une polémique secoue actuellement le Barreau du Cameroun à la suite de la diffusion d'une vidéo mettant en cause le Bâtonnier Maître Akere Muna. Dans cet enregistrement qui circule massivement sur les forums WhatsApp, des milliers d'avocats camerounais accusent le Bâtonnier de donner des consignes pour favoriser l'élection d'un avocat anglophone, Maître Mbah Éric Mbah, à la tête du Barreau du Cameroun.
La vidéo incriminée s'accompagne d'un message de Maître Ndongo Christian Patrick, avocat à Yaoundé, qui exprime son inquiétude face à la situation : "C'est avec regret que j'ai visionné ces deux vidéos que je me sens l'obligation de vous transmettre. Apparemment un mot d'ordre a été passé par certains aînés contre les candidats francophones aux fonctions ordinales. C'est dommage tout ça."
Cette déclaration révèle une tension sous-jacente entre les communautés francophone et anglophone au sein du Barreau camerounais, reflétant les divisions plus larges qui traversent le pays.
Au-delà de cette première controverse, Maître Akere Muna, par ailleurs candidat déclaré à l'élection présidentielle d'octobre 2025, fait face à d'autres accusations. Il est notamment impliqué dans une affaire concernant le journaliste sportif Alain Denis Ikoul du média CFOOT.
Selon les informations rapportées, contrairement au démenti de Paul Mahel, responsable de la communication d'Akere Muna pour la présidentielle, Maître Ndoumbe, qui défend les droits du journaliste sportif, gérerait effectivement le cabinet d'Akere Muna à Douala.
L'affaire prend une tournure plus complexe avec l'implication du Tribunal Militaire de Yaoundé. Il est reproché à Akere Muna d'avoir eu connaissance de l'enrôlement "en toute illégalité" du journaliste sportif civil devant cette juridiction militaire, par le truchement de Cerlin Belinga, commissaire du gouvernement auprès du Tribunal Militaire de Yaoundé.
Cette polémique au sein du Barreau pourrait avoir des répercussions sur les ambitions présidentielles d'Akere Muna. Figure emblématique du mouvement anglophone et avocat de renom, il avait annoncé sa candidature à l'élection présidentielle d'octobre 2025 face à Paul Biya.
Ces accusations, si elles se confirment, pourraient ternir son image de défenseur des droits et de la justice, piliers de son programme électoral.
Cette crise intervient à un moment où le Barreau du Cameroun devrait faire preuve d'unité face aux défis juridiques et politiques que traverse le pays. La fracture linguistique qui transparaît dans cette affaire rappelle les tensions persistantes entre les communautés francophone et anglophone du Cameroun.
Les prochaines élections ordinales du Barreau s'annoncent donc particulièrement tendues, dans un contexte où les questions identitaires et linguistiques continuent de diviser la profession d'avocat camerounaise.