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Actualités of Tuesday, 6 October 2015

Source: koaci.com

Université de Yaoundé II : Les étudiants se métamorphosent en prostitués

L’université de Yaoundé II à Soa L’université de Yaoundé II à Soa

Le phénomène étudiant en journée et prostitué en soirée, se généralise dans le milieu universitaire camerounais, en se modernisant. Il touche aussi bien les jeunes garçons que les filles, avons-nous pu constater sur place à l’université de Yaoundé II (Soa).

Pour Paulin Emery Manga Beas, âgé de 22 ans étudiant en 2e année Faculté des sciences juridiques et politiques (Fsjp) de l’université de Yaoundé II à Soa, « ce qui pousse les jeunes garçons et filles étudiants à se prostituer ce sont les conditions de vie difficiles dans lesquelles ils vivent. Les étudiants n’ont pas de bourses. Leurs parents ne peuvent pas satisfaire tous leurs besoins».

Les familles dans lesquelles ils sont issues, ne mesurent pas assez le risque qu’il y a à envoyer un(e) étudiant(e), vivre loin des leurs, de nombreux étudiants viennent de l’arrière-pays, « ils sont confrontés à la réalité de la vie, une fois à Yaoundé. Ici à l’Université tout s’achète. Et d’autres veulent bien vivre au-dessus de leurs moyens ».

Isidore Nguéa 21 ans, inscrit à la Fsjp, avoue que sa voisine de cité, sort chaque soir, pour ne revenir que le matin, « une fois, j’étais sorti avec mes copains, j’ai rencontré ma voisine de chambre, il était environ 23 heures. Au quartier Essos,[réputé pour la présence des bars et autres lieux de plaisirs NDLR], elle portait une robe qui laissait voir tout. Avec à la main une cigarette, et une bière, scotchée sur un homme qui pouvait avoir l’âge de son père. Nos regards se sont croisés, quand elle a su que c’est moi. Elle a quitté son accompagnateur, pour se cacher de mon regard. Le lendemain, elle était devant ma porte pour me faire promettre de ne pas parler de ce que j’avais vu la veille», explique le jeune étudiant.

Eugénie Mengué Mballa 24 ans, étudiante en Sciences économiques, raconte que le phénomène ne touche pas uniquement les jeunes filles, « même les étudiants du sexe masculin se prostituent pour joindre les deux bouts. On aperçoit souvent dans leurs chambres, des femmes plus âgées, parfois avec l’alliance au doigt, en tenue légère».

La prostitution Search prostitution rapporte beaucoup d’argent aux étudiants. Certains roulent carrossent. Tel est le cas d’une jeune étudiante qui vient d’obtenir son entrée à l’Ecole Normale supérieure. Elle avoue avoir acheté son véhicule et un terrain, grâce à la prostitution.

Sous anonymat, cette étudiante d’origine anglophone, indique avoir transformé sa chambre en motel, « par soirée je pouvais gagner 15 ou 20 mille Fcfa. Parfois plus. Ça dépend du client. Il y en a qui sont si gentils. Mes copines qui ne vivent pas seules ou qui sont encore sous le toit de leurs parents, amenaient leurs hommes d’un soir, chez moi et payaient la passe. Parfois, nous le faisons en journée, aux heures de cours, dans la discrétion ».

Dans son mémoire encore en préparation, sur les comportements sexuels en milieu universitaire Marc Hervé Elemva, affirme que plus de la moitié des étudiants Search étudiants camerounais des universités d’Etat, se prostituent.

La prostitution en milieu universitaire au Cameroun ne date pas d’aujourd’hui. Proche de la première université du pays (Université de Ngoa Ekellé à Yaoundé I), des quartiers réputés pour la pratique du plus vieux métier du monde sont nés. On y retrouve de plus en plus d’étudiantes. Aujourd’hui, le métier s’est modernisé avec l’arrivée de l’internet.

Dans les cybers café, les étudiants au lieu de faire des recherches, passent le temps à s’inscrire dans les sites de rencontres, à la recherche des partenaires, « ils sont les plus nombreux dans les groupes de tchatches. Pour leurs rencontres, ils utilisent, Twitter, WhatsApp, Viber, ou Facebook », soutien Demanou, propriétaire d’un point d’accès internet proche de l’université de Yaoundé II.