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Actualités of Friday, 11 May 2018

Source: camer.be

Université de Yaoundé I: la cour statue sur le contentieux Ayissi-Nke

L'enceinte de l'Université de Yaoundé I L'enceinte de l'Université de Yaoundé I

C’est de sa main que le Pr Ayissi Lucien, Doyen de la Faculté des Arts, Lettre et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé I, a signé le Certificat de reprise de service du Dr Nke Fridolin, le 27 Avril 2018. Celui qui est présenté comme l’auteur de la cabale contre cet enseignant est donc désormais contraint, contre son gré, de cohabiter avec celui qu’il s’est juré de chasser de ladite Université.

Nous sommes allés à la rencontre de Dr NKE, ce vendredi mai à 10 heures 35 minutes précises, dans son bureau, au Département de philosophie. À notre arrivée, deux individus rangeaient leur matériel dans le couloir, aucune idée sur leur identité, mais suivant leur apparence, leur accoutrement très peu soigné et leur matériel de travail, on pouvait aisément en déduire qu’il s’agissait de menuisiers ou de maçons.

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Nous avons trouvé Dr NKE à l’intérieur du bureau, serpillère à la main, en train de nettoyer avec une eau bien savonneuse tous les coins et recoins de son lieu de travail envahi par les toiles d’araignée. En notre présence, de nombreux étudiants sont venus spontanément lui proposer leur aide pour l’aménagement du bureau. Il opposait une fin de non-recevoir et répétait à chacun : « Revenez lundi matin pour poser vos problèmes académiques, notamment les étudiants des niveaux III, IV et V qui se spécialisent en "Ethique et politique", et en "Esthétique", les deux domaines dont je suis spécialiste ».

Interrogé sur les conditions dans lesquelles il a eu accès à son bureau, Dr NKE n’a pas voulu s’exprimer. De même qu’il n’a pas voulu se prononcer sur ses rapports avec son patron direct qu’il accuse toujours d’être son bourreau. Avec un large sourire, il a toutefois confié : « J’ouvrirai encore ma bouche seulement si l’autre déterre la hache de guerre que la Cour suprême, la Primature et le MINESUP ont enterrée. Deux choses me préoccupent à présent : la reconstitution de ma carrière professionnelle et, à court terme, la résolution de la guerre entre le Professeur Bahebeck et le Recteur Sosso, dont j’ai été une victime collatérale. Le malheur a voulu que je me rapproche des deux… »

Il est cependant utile de rappeler que dans son cas, trois procès sont encore pendants devant les juridictions nationales : le procès en indemnisation des 500 millions qu’il réclame à l’État du Cameroun ; le procès au pénal contre les étudiants (NGO Hagbe Denise, NKE Tsimi Donatien, Massing Elizabeth) impliqués dans cette scabreuse affaire suit également son cours, avec l’imminence d’un verdict dans les prochaines semaines ; et le procès contre les nommés Fame Ndongo, Alamine Ousmane Mey, Aurelien Sosso, Lucien Ayissi, Patrick Abane Engolo et Mme Mbock pour « Abus de pouvoir » et « Refus d’exécuter une décision de justice devenue définitive », car ils s’étaient exécutés après leur inculpation.

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Dans ce dernier dossier, Dr NKE refuse toujours de retirer sa plainte. Mais des négociations sont en cours avec de nouveaux intermédiaires du MINESUP, dont nous taisons les noms, puisque Dr NKE avait récusé le Pr ABANE Engolo et exigé qu’il soit débarqué de ses fonctions de médiation. Dans ces négociations, Dr NKE envisagerait sérieusement la possibilité de dégarnir cette liste des mis en cause et de cibler deux ou trois personnes qui, d’après lui, devraient rester sur le banc des accusés.

Pour être tout à fait complet sur cette affaire, signalons que les onze procès du Pr Bahebeck contre le Recteur Aurélien Sosso, qu’il accuse d’avoir plagié ses travaux, n’ont pas encore commencé à livrer leur verdict. Qu’en serait-il dans son cas, puisque toutes les preuves sont entre les mains de la justice ? Les prochains mois s’annoncent explosifs à l’université de Yaoundé 1. Il s’agit très certainement du bourbier judiciaire du siècle de cette institution universitaire.

Cela dit, lorsque nous quittions l’Université de Yaoundé 1 ce vendredi 4 mai, vers 14 heures, le Recteur Aurélien Sosso et le Doyen Lucien Ayissi n’étaient pas en place pour donner leur point de vue sur cette issue dans le dossier du Dr NKE que nous souhaitons définitive