Le Secrétariat d'État à la défense (SED) est connu pour être un lieu de détention où les droits de l'homme sont d'habitude bafoués. Selon des rapports de droits humains, les autorités font recours à ce fameux lieu pour enfermer des personnes considérées comme politiquement gênantes pour le régime de Yaoundé.
Déjà dans le passé, plusieurs hommes et femmes ont été conduits là-bas. C'est donc un endroit conçu pour faire peur et dissuader les intéressés de continuer dans la même ligne avant leur arrestation.
Un nombre incalculable de fois, des cas de torture et de mauvais traitements ont été signalés par des détenus et des organisations comme Human Rights Watch et Amnesty International. Les méthodes de torture utilisées sur place incluent des passages à tabac sévères, des quasi-noyades et des simulacres d'exécutions. Les détenus sont souvent soumis à des interrogatoires coercitifs pour obtenir des aveux ou des informations.
À ces accusations de mauvais traitements infligés aux prisonniers, le gouvernement ne pipe souvent mot si ce n'est pour nier les allégations, malgré les preuves présentées par les organisations de défense des droits humains.
Le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) est régulièrement appelé à enquêter sur ces allégations et à prendre des mesures pour prévenir la torture et les mauvais traitements dans les lieux de détention. Mais presque rien n'est fait, montrant clairement son approbation des actes inhumains.
Le lanceur d'alerte N'zui Manto est l'une des personnes que les responsables du SED n'hésiteraient pas à arrêter s'il rentre au pays. C'est pourquoi il n'envisage même pas l'idée, à moins qu'un changement radical ne se produise et que le régime de Biya vienne à ne plus être aux affaires, provoquant un remplaçant de tous ses fidèles à la tête des institutions clés.
Le SED à Yaoundé a été montré en vidéo. « C'est ici que les gens qui me pourchassent depuis huit ans comptent me torturer si je ne disparais pas en exil comme le capitaine Guerandi Mbara », écrit Manto sur sa page. Le lieu est inondé, difficile d'accès et immonde comme le montre la vidéo publiée par l'activiste. Il a pour habitude de dire tout haut ce que les Camerounais pensent tout bas.