Patrice Ngounou répond à ceux qui lui demandent ce qu’il a contre Cabral Libii, chef du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), candidat à l’élection présidentielle d’octobre. « Je réponds que je n’ai rien contre lui. Peut-être Moussa Njoya, qui fut son camarade à l’époque, a des raisons personnelles, mais pas moi », dévoile Ngounou dont voici la totalité des propos.

En 2018, j’ai simplement analysé l’attitude et la trajectoire d’un jeune homme. J’en ai conclu qu’il n’était pas mû par un idéal de changement, mais par un calcul de positionnement. Ce n’était pas un opposant au régime. Il avait plus les allures de success Masra que de Sankara.

Je l’ai dénoncé à travers des écrits, partagés à l’époque par Bertolt, qui se sont révélés exacts sept ans après. Atanga Nji n’a fait que confirmer ce que je disais. Bien avant lui, plusieurs amis présents à la dot de sa femme, à qui il s’était confié, avaient confirmé mes doutes. De même, certains de ses proches enseignants, très visibles sur les plateaux télé, l’ont longtemps accusé vertement.

L’homme en lui-même ne m’intéresse pas. Je ne le connais pas. Mais je suis opposé aux voleurs d’espoirs, comme lui et Matomba. Utiliser les rêves des jeunes pour des ambitions personnelles, c’est de la cruauté.

Nous vivons dans un pays où 85 à 90 % des jeunes diplômés sont au chômage ou sous-employés. Exploiter leur désespoir pour son petit positionnement politique est simplement inhumain.

Concernant Hiram, beaucoup m’ont aussi demandé ce que j’en pense. Il y a deux ans, nous avons discuté de sa vision de l’éducation au Cameroun. Il m’a exposé les grandes lignes de son programme, que j’ai trouvées acceptables même si elles nécessitent d’être renforcées. Il peut donc avoir une haute ambition pour le pays, ce qui est normal : il est Camerounais.

Maintenant est-il prêt ? Quelle est son histoire personnelle ? La question demeure. Je pense que devenir président, ce n’est pas le début d’une histoire, c’est sa fin. C’est la consécration d’une vie de service sauf exception. Donc Hiram pour moi a du chemin à faire, mais est-il honnête dans son intention. C’est mon avis.

Enfin, je prédis que Libii, encore une fois, ne fera alliance avec aucun parti majeur, comme en 2018. Son seul objectif est de disperser les voix des jeunes. Let him proove me wrong.

Un de mes petits du quartier à Mendong, visiblement SG de Libii, m’invective tous les jours. Je le comprends et ne lui en veux pas. Il faut simplement avoir l’esprit moins étroit pour saisir certaines choses. D’autant plus qu’il ne s’agit ni de danse ni de dogme, mais bien d’intellect. Donc je laisse couler.