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Actualités of Friday, 24 June 2016

Source: cameroon-tribune.cm

Une journée d'attention pour les Veuves

Photo d'archives utilisée à titre d'illustration Photo d'archives utilisée à titre d'illustration

Certaines de ces femmes vivent dans une pauvreté extrême, subissent l’ostracisme et la violence dans notre société.

« Libère la maison de notre frère, tu dois t’éloigner de ses biens et vas-t-en avec tes enfants. » Cette phrase résonne encore dans la tête de Nadine Mballa, veuve. Après le décès de son mari en 2011 à Yaoundé, la jeune femme, mère de quatre enfants et âgée seulement de 37 ans, a dû abandonner l’opulence dans laquelle elle vivait, pour le village y compris sa progéniture.

« Mon mari était un haut cadre dans une entreprise de la place. On menait bien notre vie, mes enfants étaient scolarisés dans une grande école privée de la place. C’était la belle vie, puis tout a basculé avec le décès de mon mari suite à un accident de la circulation », confie la veuve avec tristesse. Le cas de Nadine Mballa n’est hélas pas isolé. Nombre de veuves sont expulsées du domicile conjugal, et les biens laissés par le mari spoliés.

Entre douleur, déchirure et humiliation du rite de veuvage, les veuves sont confrontées à une autre cruauté que la disparition de leurs maris. Elles doivent faire face à la belle-famille. Dans certaines régions du pays, les rites sont plus contraignants pour les femmes que pour les veufs qui subissent moins de frustration et peuvent se remarier très vite contrairement à la veuve qui doit rester seule le plus longtemps possible. Pourtant, il existe une loi bien précise qui stipule que la veuve a droit aux biens de son défunt mari.

« Le traité de Maputo qui a été ratifié par le Cameroun n’exige plus que la femme ait à signer le régime de la communauté des biens pour  hériter de son mari. Ses enfants et elle sont les légataires des biens du défunt », explique Me Calvin Ndangoh Tah, avocat au barreau.

Selon les Nations unies, la maltraitance des veuves et de leurs enfants représente l’une des plus graves violations des droits de l’Homme et l’un des principaux obstacles au développement aujourd’hui. Car des millions de veuves dans le monde vivent dans une pauvreté extrême, subissent l’ostracisme et la violence, connaissent la privation de logement, sont confrontées à la maladie et à la discrimination juridique et sociale.

Afin de donner une reconnaissance particulière à la situation des veuves de tous âges, l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé chaque 23 juin Journée internationale des veuves.