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Actualités of Monday, 15 April 2024

Source: www.camerounweb.com

Une honte pour le Cameroun: le visage de Paul Biya versé par terre

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Invité dans l'émission Club d'Élites sur la chaîne Vision 4, l'analyste et Universitaire Jean Calvin Abaa Oyono a dressé un constat sans appel sur la dégradation des conditions d'études dans les universités camerounaises. Reprenant les propos d'un de ses intervenants, Fridolin Nke, il a dénoncé un nivellement par le bas des infrastructures dédiées à l'enseignement supérieur.

"Fridolin, lorsque vous êtes arrivé à Soa, vous m'avez demandé si c'est une université. Mais Yaoundé 2 ne ressemble pas à une université. Ça ressemble davantage à un marché universitaire", a rapporté M. Abaa Oyono.

Un diagnostic accablant, illustrant le manque criant d'investissement dans un pays pourtant en mal criant de formations de qualité pour préparer l'avenir de sa jeunesse. À Yaoundé 2, plus grande université du Cameroun avec près de 60 000 étudiants, les bâtiments vétustes, l'indigence des équipements pédagogiques et le dédale de baraques de fortune installées à la va-vite donnent en effet l'image d'un vaste souk estudiantin plutôt que d'un campus universitaire digne de ce nom.

Mais le constat s'avère encore plus navrant dans les antennes universitaires en région où, comme le souligne Jean Calvin Abaa Oyono, "l'université d'Ebolowa est obligée de squatter dans des domiciles privés" faute d'infrastructures adéquates.

Une situation proprement "catastrophique" selon les termes de l'analyste, qui en appelle à une prise de conscience des autorités face à cette déliquescence généralisée. Faute d'efforts massifs pour réhabiliter les universités existantes et en construire de nouvelles à la mesure des ambitions camerounaises, c'est l'avenir même de milliers d'étudiants qui se trouve hypothéqué.

Au-delà du coup de semonce lancé au pouvoir en place, cette charge sévère visant les conditions indignes d'enseignement dans le supérieur vient traduire la colère qui gronde chez une jeunesse camerounaise avide de connaissances mais contrainte année après année à l'exil intellectuel, faute de structures décentes pour se former sur son propre sol.