Actualités of Friday, 13 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Un soutien de taille tombe pour Paul Biya à quelques mois de la Présidentielle

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Dans une déclaration qui ne manquera pas de faire réagir la classe politique camerounaise, Jean Paul Ntsengue, ancien candidat déclaré à la présidentielle 2025 qui s'était par la suite rétracté, vient d'apporter son soutien public au Président Paul Biya. Dans un long plaidoyer, l'homme politique explique les raisons profondes de son ralliement au chef de l'État.

Jean Paul Ntsengue place en tête de ses arguments la capacité du Président Biya à transcender les clivages ethniques et à pardonner à ses opposants. "Comme moi, il n'est ni tribaliste, ni rancunier", affirme-t-il, citant le témoignage d'Éric Chinje pour appuyer ses propos.

Selon Ntsengue, cette ouverture constitue l'une des forces principales du chef de l'État et du RDPC : "Le Président a toujours tenu à faire participer toutes les tribus à la gestion des affaires publiques."

L'ancien candidat présidentiel multiplie les exemples pour illustrer cette capacité de pardon qu'il attribue à Paul Biya. Il évoque notamment les cas de Garga Haman Adji, Maurice Kamto, Issa Tchiroma, ou encore Jean De Dieu Momo, qu'il surnomme avec une pointe d'humour "Johnny Of God Mobile Money".
Plus symbolique encore, Ntsengue rappelle l'accueil réservé aux membres de la famille Ahidjo : "Le Président Biya a accueilli Mohamadou Badjika Ahidjo puis Aminatou Ahidjo, alors que tout le monde pensait qu'il mettrait aux arrêts tout membre de la famille Ahidjo qui foulerait le sol camerounais."
Il mentionne également le cas de Benjamin Zebaze, qu'il décrit comme un "insulteur public" du Président, mais qui bénéficie néanmoins de sa clémence en raison des liens familiaux anciens.

Le deuxième pilier de l'argumentation de Ntsengue concerne la diplomatie présidentielle. Il salue ce qu'il appelle un "nationalisme modéré" : "Dans sa mission de préservation des intérêts nationaux, il a compris les enjeux stratégiques mondiaux et les rapports de force au niveau géostratégique."
Cette approche diplomatique permettrait, selon lui, au chef de l'État de défendre efficacement les intérêts du Cameroun sans brutalité, en ayant "les ennemis du Cameroun à l'usure".

Jean Paul Ntsengue établit ensuite un parallèle personnel avec le Président Biya, évoquant un "destin compliqué qui fait de lui un combattant perpétuel". Il décrit un homme "toujours au front, face à des ennemis aux multiples visages", qui parvient malgré tout "à prendre le dessus sur ses adversaires, non sans difficultés".
Cette description résonne avec sa propre expérience : "Ceux qui me connaissent bien, savent que je n'ai jamais eu la vie facile. Mais, doté d'une foi inébranlable en Dieu, j'ai toujours avancé dans la vie, malgré les multiples obstacles."

Dans la partie la plus métaphorique de sa déclaration, Ntsengue évoque ce qu'il appelle "le pouvoir mystérieux du phénix", qu'il attribue tant au Président qu'à lui-même. Il y voit "le signe d'un destin puissant" propre aux "grands hommes qui construisent leur histoire, et qui laissent des traces dans l'Histoire".
Cette vision quasi-mystique de la destinée politique l'amène à conclure qu'on ne peut vaincre Paul Biya "en manigançant, en complotant, en manœuvrant, en appelant au sacrifice suprême du peuple".

Cette prise de position de Jean Paul Ntsengue, homme qui avait initialement manifesté des ambitions présidentielles avant de se rétracter, constitue un épisode notable de la vie politique camerounaise. Elle illustre les dynamiques complexes qui traversent la classe politique nationale à l'approche des échéances électorales.

Son témoignage, empreint d'admiration et de comparaisons personnelles, offre un éclairage particulier sur la perception qu'ont certains acteurs politiques du style de gouvernance du Président Paul Biya, notamment sa capacité supposée à transcender les clivages et à maintenir l'unité nationale.