Actualités of Thursday, 4 December 2025

Source: www.camerounweb.com

Un prisonnier membre du MRC écrit un lettre déchirante à Biya

Dans les affaires de la présidentielle 2025, un militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a été arrêté dans le mois de juin. Il a été ensuite incarcéré à la prison de Kondengui à Yaoundé. Aujourd'hui, il réaffirme une chose.

« Je m'appelle Christian Rodrigue Mopouong. Je suis en prison depuis le 9 juin 2025 pour avoir demandé à Biya d'organiser les élections transparentes, de laisser les Camerounais choisir librement leurs dirigeants et de respecter la vérité des urnes.

Ceci pour éviter la révolte populaire actuellement dans tout le pays. Je suis en prison pour avoir exigé que Biya arrête le génocide anglophone depuis 2016. J'ai dénoncé les conséquences économiques, humaines sur le pays tout entier. Ils m'ont dit que je soutenais les ambazoniens.

Je suis en prison pour avoir dénoncé le salaire de catéchistes aux militaires (40 000 francs) et qu'il fallait aussi les mettre dans une situation salariale au-dessus des tentatives de la compréhension par la corruption et le vol. Ils m'ont dit que cela pourrait faire déserter les militaires.

Je suis en prison pour avoir dit que les Bamiléké étaient Camerounais et avaient eux aussi le droit d'être président du Cameroun. Ils m'ont dit que je fais du tribalisme contre les Bulu. Je suis en prison pour avoir dit que l'armée camerounaise n'est pas une armée nationale, mais a les caractéristiques vraies d'une milice tribale. Ils m'ont dit que je suis contre l'armée.

Je suis en prison pour avoir dit que Biya n'est pas, en plus de sa vieillesse, à la hauteur des attentes des Camerounais et devrait penser à passer la main à un autre Camerounais. Ils m'ont dit que j'ai insulté Paul Biya.

Trois jours à la Sécurité militaire (Semil), 53 jours au SCRJ du SED et déjà plus de 5 mois à Kondengui sans être présenté devant un juge pour être notifié des motifs retenus définitivement contre moi. Je suis là et je reste déterminé pour le combat. Il fallait éviter les casses d'aujourd'hui, les villes mortes, les exécutions sommaires, les arrestations arbitraires, les tortures. Si vous m'aviez écouté.

J'ai compris face à cette épreuve que vous n'avez jamais aimé ce pays et qu'aujourd'hui, nous devons soutenir tout ce qui participe à l'émancipation du peuple camerounais. Je sais que vous n'êtes pas digne de confiance et que vous êtes les premiers ennemis du peuple camerounais et devraient être combattus sans réserve.

Mon patriotisme est aujourd'hui à l'origine de ma prison et de plusieurs autres détenus politiques actuellement en prison. Je suis fier de vous dire que je ne suis pas prêt à trahir mon engagement en renonçant à cette lutte divine pour la souveraineté du peuple camerounais.

Force à tous les autres prisonniers politiques à qui je demande de rester sereins et fermes. La prison ne m'effraie plus et la mort non plus. Ce qui m'effraie c'est l'avenir sombre de notre pays », écrit-il.