Actualités Régionales of Thursday, 19 June 2025
Source: www.camerounweb.com
A Yagoua, chef-lieu tranquille du Mayo-Danay devenu théâtre de vaudeville sécuritaire, un simple contrôle d’identité a viré à la démonstration de catch impromptue entre un policier et un passager trop curieux.
L’histoire commence comme d’habitude: un poste de contrôle, un bus interurbain, et un agent de l’ordre qui fait ce que les agents de l’ordre font — demander des pièces. Sauf que cette fois, un passager a osé poser LA question qui fâche :
« Monsieur l’agent, puis-je voir votre ordre de mission ? »
Grosse erreur. Demander à un policier camerounais de justifier son contrôle, c’est comme demander à un lion de montrer son badge avant d’attaquer.
L’homme en tenue, visiblement outré qu’un simple civil ose lui rappeler les règles qu’il a juré de respecter, a vu rouge. Rouge képi, rouge colère, rouge baston. Le ton monte, les décibels aussi. L’agent ordonne au suspect — pardon, au passager — de descendre du véhicule "immédiatement, là maintenant tout de suite !".
L’échange verbal vire au duel physique, dans une ambiance de ring improvisé, sous les regards ébahis des passagers transformés en spectateurs involontaires du dernier épisode de "Forces de l’ordre : les vrais hommes pleurent pas".
L’agent, visiblement en quête d’un trophée de virilité, aurait envoyé le premier coup sur le pubis du passager. Poussé à bout, ce dernier a riposté. Il a soulevé, puis plaqué au sol le lourd mbéré, un gaillard pourtant robuste, comme on couche un sac de manioc sur un étal de marché. Ce n’est qu’avec l’intervention de quelques âmes encore attachées au concept de dignité humaine que la bagarre a été interrompue.
Une scène surréaliste, mais hélas plus si rare que ça. Car oui, ces dérapages d’un autre âge — où l’autorité rime avec brutalité — se multiplient comme les taxes en fin de mois.
Dans certains coins du pays, oser rappeler la loi à celui qui est censé l’appliquer, c’est risquer de finir au sol… avec en prime, une leçon de civisme donnée à coups de bottes.