Paul Michel E., prestataire prospère et mari confiant vivant avec son épouse à Douala, a découvert que les 4 millions de francs CFA qu’il avait confiés à son épouse pour rénover les tombes de ses ancêtres ont été envoyés au ciel sans reçu.
L’argent, censé financer un projet de réaménagement familial dans le Moungo — huit tombes, une messe, un peu de dignité posthume —, a changé d’itinéraire liturgique : direction le pasteur Livingstone, un homme de Dieu qui, depuis, a mystérieusement disparu dans les nuées.
Avril : deux fois un million. Total : 4 millions CFA et une confiance céleste.
Mais à son retour de mission le 26 avril, Paul Michel demande deux millions à sa bien-aimée pour acheter des matériaux. C’est là que la prière se transforme en tragédie grecque.
Réponse de Merline: « L’argent n’est plus à la maison… mais je vais le chercher.»
Ce qui suit ressemble à une partie de cache-cache mystico-conjugale : Merline prend la poudre d’escampette, puis reparaît… pour mieux disparaître à nouveau. Localisée dans un coin paumé de Banguè, elle est venue, selon une voisine, chercher Livingstone, ex-locataire et visiblement apôtre de l’évaporation rapide.
C’est finalement par téléphone que la lumière divine se fait :
« Mon mari, pardon, j’ai été trompée par le pasteur », sanglote Merline.
Puis silence radio. Les trois numéros du saint homme sont aussi injoignables qu’un miracle sous contrôle.