Un militaire a été affecté au domicile de son supérieur, comme cela se passe assez souvent dans le pays. Alors qu'il croyait premièrement que c'était pour protéger le concerné et ses biens, il découvrira très rapidement que c'est pour être le domestique de ses parents. Le militaire se révolte et il se fait envoyer à l'Extrême-Nord, une région connue pour son insécurité et son hostilité vis-à-vis des corps habillés.
Un témoignage a été fait de la situation : « Cette histoire de maltraitance des militaires, à l'aune du changement, il est temps que les Camerounais, dans leur grande immensité, comprennent aujourd'hui la vérité. Monsieur Paul Biya, président de la République, jusqu'à l'heure où nous parlons, n'a jamais et au grand jamais aimé les soldats garants de la sécurité nationale et des autres corps de métiers (enseignement, santé, etc.).
Pour lui, la protection de son pouvoir à tous les prix est plus importante. Il récompense tous ceux qui lui sont loyaux au sommet de la hiérarchie pour s'y maintenir au prix du sang, au détriment et au mépris de ceux-là, qui sont pour la grande majorité, considérés comme les enfants des canards sauvages.
Peut-on détester son peuple à ce point, c'est vrai qu'avec ou sans ce peuple, tant que sa milice est muselée et ses sbires en chef traités comme des princes, fraudant les élections au mépris des lois qu'il s'est lui-même donné l'engagement de protéger. Pour être bref, je suis un militaire, en 2008, pour un motif non professionnel, un supérieur parti en mission pour une durée de six mois, m'a confié la responsabilité de rester surveiller son domicile privé. En fait, c'était pour ses parents et ceux-ci venaient de temps à autre pour quelques jours et répartir.
Exacerbé de ce que sa mère me commissionnait comme un boy, avec les pièces de monnaie, pour lui acheter les condiments au marché et sans argent de taxis, j'ai eu pitié de moi et j'ai démissionné, j'ai avoué que je n'en pouvais plus, c'est ainsi que noir de colère, ce dernier va utiliser ses promotionnaires pour me faire affecter au nord du pays, où j'y suis jusqu'à présent, déployé dans les zones les plus insécurisées où Paul Biya silencieux jusqu'à ce jour, entretient le chaos sécuritaire qui se vit. Voilà 17 ans, dans un même poste, sans avancement, sans vie, une vie gâchée.
Si j'ouvre le pan de la guerre de Boko Haram, où ce sont les bennes de sable de la commune de Mayo Oulo qui nous transportaient et nous déposer dans les postes avec quatre boîtes de chargeurs chacun, contre un ennemi possédant des armes lourdes. La prime d'alimentation venue, le colonel chargé de la gestion, vous remet deux mille francs par jour en main, parfois en fin de journée vers 17 ou 18h, vous avez déjà passé une journée affamée et c'est en zone du Nigéria où est installé l'ennemi que vous devez aller chercher à manger.
Les soins de santé, c'est une tout autre chose, si toi-même tu n'achètes pas ton matériel pour éviter la dysenterie, ta famille va seulement attendre le corps et ils vont justifier que c'est l'ennemi qui t'a tué, le cercueil est généralement scellé à la cire ». Le militaire a témoigné en anonymat.