Dans l'affaire concernant l'avancement des grades de magistrats civils et officiers des forces de défense, le magistrat Ulrich Xavier Ovono répond à Christian Emvolo Emvolo. Il lui écrit une lettre.

Cher monsieur, j'ai lu avec intérêt votre lettre à mon intention. Je voudrais d'abord vous remercier de l'intérêt porté à mon passage sur l'émission Bnews dimanche dernier.

Relativement à votre message, je voudrais vous inviter à suivre attentivement l'émission. Je suis convaincu que vous ne l'avez pas bien écoutée sinon vous n'auriez pas rédigé ce message.

Vous semblez vous intéresser aux affaires militaires. Alors rentrez dans l'histoire des armées, vous verrez bien que même dans les forces de défense et de sécurité, le passage de grade n'a pas toujours été automatique. Il a souvent lui aussi été contraint par les réalités budgétaires. Mais cette réalité a été levée par la suite. Alors, à l'époque où le budget contraignait le passage en grade, les militaires ne mouraient ils pas pour la patrie ? Je pense que vous avez la réponse. Votre argument n'est donc pas valable.

L'actualité récente de mon collègue poignardé en pleine salle d'audience par un détenu, devrait suffire à dissuader la rédaction de ce genre de texte pour se rendre compte qu'à l'occasion de nos fonctions, nous prenons nous aussi des risques importants. Cela a certainement dû vous échapper, préoccupé sans doute que vous êtes, par la volonté de défendre à tout prix les forces de défense qui ne sont pas mises en cause dans ce cas, et dont le travail est respecté de tous.

Notre débat portait sur la gouvernance et sur les vulnérabilités organisationnelles liées aussi en partie, aux mesures à géométrie variable qui plombent la qualité de la distribution de la justice. Ne nous ramenez pas à un débat de comparaison corporatiste qui n'habite pas mes pensées et dont l'intérêt ne peut agiter que les esprits en quête de polémique, ce à quoi je me refuse.

Pour le reste, je vous souhaite de bonnes études et de fraternelles salutations.