Actualités of Monday, 19 May 2025

Source: www.camerounweb.com

Un médecin arrêté pour l’assassinant d’un haut cadre de la BEAC

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Une affaire criminelle secoue la ville de Nkongsamba depuis quelques jours. Le Dr Matanga, cardiologue exerçant dans un hôpital local, a été placé en détention pour son implication présumée dans le décès suspect de Mme Mbozoo Bekate Véronique, cadre à la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC). Les circonstances troublantes de cette mort font l'objet d'une enquête approfondie par les forces de l'ordre.

Selon les premiers éléments de l'enquête, Mme Mbozoo Bekate Véronique entretenait une relation de proximité avec le Dr Matanga depuis plusieurs mois. Les événements ayant conduit à son décès se sont accélérés lorsque le médecin lui a demandé un service financier : procéder à un change de francs CFA en euros.
Un rendez-vous initial avait été fixé dans un lieu public de la ville, mais la victime aurait décliné l'invitation, exprimant son malaise face à la présence de certaines personnes conviées par le cardiologue. Face à ces réticences, le Dr Matanga aurait alors proposé de déplacer la rencontre à l'hôtel Nlonako, une proposition finalement acceptée par Mme Mbozoo.

C'est dans cet établissement, en soirée, que la cadre de la BEAC a été vue pour la dernière fois vivante.

Contactée par les autorités après la découverte du corps, la famille de la victime a été informée par le Dr Matanga que Mme Mbozoo serait décédée des suites d'un "malaise cardiaque" soudain. Une explication qui a rapidement éveillé les soupçons, compte tenu de l'absence d'antécédents médicaux connus de la victime dans ce domaine.

"Les premiers éléments médico-légaux ne corroborent pas la thèse d'une mort naturelle", a indiqué une source proche de l'enquête sous couvert d'anonymat, laissant entendre que des analyses toxicologiques complémentaires sont en cours.
L'enquête a pris un tournant décisif grâce aux enregistrements des caméras de surveillance de l'hôtel Nlonako. Ces images, visionnées par les enquêteurs, ont révélé des éléments troublants qui contredisent frontalement la version du cardiologue.

Les vidéos montrent d'abord Mme Mbozoo entrant dans l'établissement "en bonne santé apparente", selon les termes d'un enquêteur. Plus tard dans la soirée, les caméras ont capté trois hommes non identifiés quittant discrètement les lieux, dans ce que les enquêteurs qualifient de comportement suspect, "en catimini".
Le contraste entre ces images et la version du médecin a conduit à son placement immédiat en garde à vue.

Suite à ces découvertes, le Dr Matanga a été arrêté et placé en détention dans les locaux du groupement de gendarmerie de Nkongsamba. L'enquête se poursuit activement pour déterminer les circonstances exactes du décès et le rôle précis joué par chacun des protagonistes.

"Une enquête pour meurtre a été ouverte", a confirmé le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Nkongsamba. "Nous travaillons actuellement à l'identification et à l'appréhension des trois autres individus visibles sur les enregistrements, qui sont actuellement en fuite."
Cette affaire a provoqué une onde de choc dans la communauté de Nkongsamba, où le Dr Matanga jouissait jusqu'alors d'une réputation de professionnalisme et de dévouement. À l'hôpital où il exerçait, la direction a publié un communiqué sobre, se limitant à prendre acte de l'arrestation et à affirmer sa "pleine coopération avec les autorités judiciaires".

Du côté de la BEAC, les collègues de Mme Mbozoo Bekate Véronique sont sous le choc. "C'était une professionnelle exemplaire et une personne d'une grande gentillesse", témoigne une collègue qui souhaite rester anonyme. "L'ensemble du personnel est profondément affecté par cette tragédie."

De nombreuses zones d'ombre subsistent dans cette affaire. Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer la nature exacte de la relation entre la victime et le cardiologue, ainsi que le rôle des trois individus en fuite. L'aspect financier de la rencontre, lié à une opération de change, fait également l'objet d'investigations pour déterminer s'il s'agissait d'une transaction légale ou si d'autres motifs étaient en jeu.