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Actualités of Wednesday, 19 August 2015

Source: cameroon-info.net

Un fabricant de fausses cartes nationales d’identité arrêté à Mora

Cartes nationales d’identité Cartes nationales d’identité

Alamine Chachimi aurait délivré des fausses pièces d’identité à des Camerounais et Nigérians moyennant des sommes allant de 40 000 à 100 000 FCFA.

Le jeune homme qui s’était spécialisé dans la fabrication et la signature des faux documents (actes de naissance, certificat de perte des CNI) dans la ville de Mora dans la région l’Extrême- Nord a fini par tomber dans les filets de la police le 12 août 2015.

En effet Selon le journal L’œil du Sahel qui publie cette information dans son édition de ce lundi 17 août 2015, tout est parti d’une convocation adressée par l’Unité régionale du contrôle à Maroua à l'Officier de Police Licthaossou François. «Ce dernier doit justifier sa signature sur de nombreux documents tels que les copies d’actes de naissance, les attestations de perte de CNI interceptés lors de différents contrôles des forces de défense et de sécurité».

A en croire le journal «l’officier de police plaide l’imitation de sa signature et ouvre à son tour une enquête. Le nommé Alamine Chachimi est interpellé le 12 août 2015 alors qu’il s’apprêtait à faire délivrer à un certain Modou Valna, une attestation de perte de la carte nationale d’identité.»

La perquisition à son domicile permettra aux enquêteurs de mettre la main sur une «impressionnante quantité de photocopies de cartes d’identité. Pis, à lui seul, il est détenteur de trois CNI», indique le journal.

Modou Valna le «client» du faussaire sera également arrêté. «Je suis né à Zélévet. Je suis d’ethnie Mafa, mais j’ai grandi à Bama au Nigeria. J’ai fui Boko Haram qui nous tuait de l’autre coté et je me suis retrouvé à Mora. Dès mon arrivée, je suis allé chez le chef du quartier qui m’a enregistré et a récupéré ma carte du Nigeria. Mais un jour, des gens m’ont orienté vers Alamine Chachimi qui a réclamé 5000 Francs pour l’établissement d’un document provisoire et 35 000 francs pour obtenir l’original de la carte d’identité informatisée. Je ne fais pas partie des Boko Haram. A Bama je travaillais comme boucher» indique t-il.

D’après l’officier de police Wang Woré chef du secrétariat du commissaire, Alamine Chachimi n’était pas un inconnu du commissariat. «Depuis mon arrivée dans ce commissariat, ce monsieur venait au moins trois à quatre fois par jour pour solliciter l’établissement d’une carte nationale d’identité ou l’attestation de perte des usagers. Cela ne m’a pas paru clair et je lui ai tendu sur un dossier», explique l’officier de police

Selon lui « il était venu ce jour avec une photocopie d’une carte d’identité au nom de M. Malloum Moussa et a cherché à tromper notre vigilance pour établir une attestation de perte à M Modou Valna à qui il avait pris une somme de 40 000 Frans au quartier. Après la perquisition à son domicile, on s’est rendu compte qu’il avait décollé les photos des CNI et les avait fait photocopier sur d’autres pour prouver que la carte avait été délivrée effectivement au Commissariat».

Si le principal accusé reconnait avoir perçu une somme de 40 000 Francs au nommé Madou Valna, il nie les faits qui lui sont reprochés. Cependant, l’affaire inquiète les habitants de Mora qui pensent que les éléments de la secte Boko Haram ont bénéficié de ce réseau pour obtenir de fausses cartes d’identité.

« Alamine Chachimi a fait délivrer de nombreux documents à des individus ou groupe d’individus. Avec ou sans sa complicité, la secte a profité de son couloir pour se procurer des documents puisqu’il était connu de tous à Mora qu’il était un intermédiaire sur. A 40 000 Fcfa l’unité, imaginez ce que la signature de 200 certificats de perte de CNI peut produire ?», s’interroge Harouna Ismael, commerçant à Mora.

Le patron du commissariat de sécurité publique de Mora a exprimé «toute sa détermination à conduire cette enquête jusqu’au bout». Une détermination qui laisse ses collaborateurs dubitatifs. Pour eux, Alamine Chachimi a des complices au sein de l’unité de police.

«Dans une zone aussi sensible que Mora, qui voit défiler des milliers de réfugiés, et que vous confiez le commissariat à quelqu’un qui prépare sa retraite, c’est certain qu'il peut y avoir du grabuge » a indiqué un policier en poste à Mora.