Le meeting du Mouvement de la Renaissance du Cameroun (MRC) le weekend dernier à Paris, a permis à plusieurs personnalité publiques camerounaises d'afficher leurs positions par rapport aux prochaines élections qui se profilent à l'horizon.
Mireille Fomekong, communicante et l'un des inconditionnels alliés de Samuel Eto'o a profité de ce meeting pour afficher désormais la position qui est la sienne, en ce qui concerne le régime Biya dont son ami Samuel Eto'o est un soutien.
"Quel étrange spectacle que de voir certains ministres du régime camerounais commenter, parfois même se moquer, du meeting organisé par le MRC à la Place de la République à Paris. Ces réactions sont à la fois ubuesques et hypocrites. Ce rassemblement, ils le savent tous, n’aurait jamais pu avoir lieu sur le sol camerounais, tant le régime actuel bloque systématiquement tout espace d’expression à l’opposition. Et pourtant, ils osent déclarer qu’“on ne peut pas gouverner depuis Paris”, comme si eux-mêmes ne gouvernaient pas exclusivement depuis Yaoundé, dans une bulle de décisions centralisées, déconnectées des réalités de l’intérieur du pays. Ce pouvoir, qui refuse toute forme de décentralisation effective, prétend donner des leçons de gouvernance à distance.
Pendant ce temps, au Cameroun, l’opposition politique est bâillonnée. Aucun meeting n’est autorisé sans entraves. Préfets, sous-préfets et forces de l’ordre sont systématiquement déployés pour empêcher toute mobilisation, même pacifique. Les motifs invoqués sont souvent absurdes : “trouble à l’ordre public”, “activité non déclarée”, ou simplement, aucune explication. On réprime d’abord, on justifie après", a écrit la communicante.
Plus grave encore, des leaders politiques ou militants ne peuvent même pas se réunir autour d’un café ou partager un repas dans un restaurant sans être surveillés, intimidés ou dispersés. Le simple fait d’exister ensemble devient un acte de défiance. Et pendant ce temps, le RDPC, parti au pouvoir, déploie librement les moyens de l’État pour organiser ses événements : transports, encadrement administratif, relais médiatiques, renforts sécuritaires… Tout est mobilisé, souvent aux frais du contribuable. Deux poids, deux mesures.
Ce meeting à Paris était donc bien plus qu’un rassemblement. C’est un cri d’alerte lancé depuis l’exil par de nombreux camerounais, un rappel que l’opposition ne peut s’exprimer qu’à l’étranger. C’est le signal accablant d’une démocratie confisquée, où seuls les partisans du pouvoir peuvent parler, marcher, se rassembler, proposer", a-t-elle ajouté.
"Dans une véritable démocratie, l’opposition doit pouvoir exister, s’exprimer, contester, proposer. Ce n’est pas un luxe, c’est une exigence républicaine.
Ce n’est pas une faveur du régime, c’est un droit constitutionnel.
Enfin, comment parler d’apaisement ou d’élections crédibles tant que des prisonniers politiques croupissent dans les geôles camerounaises ?
Qu’a fait Olivier Bibou Nissack, sinon exercer son droit à la parole et à la contestation politique ? Qu’ont fait des dizaines d’autres détenus, si ce n’est réclamer pacifiquement des droits garantis par la loi ?
Pour des élections véritablement ouvertes et pacifiques en octobre 2025 :
• Il faut libérer tous les prisonniers politiques.
• Il faut garantir l’accès équitable à l’espace public et médiatique pour toutes les formations politiques.
• Il faut mettre fin à la privatisation des institutions publiques par un seul parti.
Le Cameroun mérite mieux que cette façade de démocratie. Il est temps que la République redevienne la maison de tous, et non l’outil d’un seul camp", a-t-elle conclu.