Le message a été publié tel que reçu. C'est un internaute qui se confie au lanceur d'alerte N'zui Manto : « En effet j'ai croisé ce monsieur couché dans l'herbe devant un commissariat de la ville de Lyon pour la première fois. C'est son nom et le message "Rapatriez Michel au Cameroun" qui a attiré mon attention.

Je me suis rapproché de lui et il a dit qu'il était Camerounais. Qu'il avait son titre de séjour (malade) et un logement en France. Qu'après une contre-visite médicale, la préfecture n'avait pas renouvelé son séjour et qu'on l'avait expulsé de son logement, lui demandant de retourner dans son pays. Alors, il faisait du sit-in et une grève de faim pour qu'on lui renouvelle son séjour, au cas contraire, qu'on le rapatrie pour le Cameroun comme vous voyez marqué sur le papier posé auprès de lui.

Je lui ai demandé de se rapprocher de la communauté camerounaise lyonnaise pour un soutien et que cela ne servait à rien de se mettre en souffrance comme ça, surtout qu'il me paraissait très bien portant en cette période de mai/juin en plein été. Au début, chaque fois que je passais par-là, j'allais à sa rencontre. J'ai même proposé que s'il avait besoin de quelque chose, qu'il n'hésite pas de me demander.

Il me disait toujours "non ça va aller". Il dormait toujours au même endroit de jour comme de nuit (toujours devant un commissariat) et depuis que le froid est revenu, il dormait maintenant dans des sacs poubelles pour se protéger, toujours avec les mêmes vêtements depuis le premier jour. Un jour, je suis allé à sa rencontre comme d'habitude et je lui ai tendu un billet de 5 euros pour manger. Il m'a dit qu'il ne voulait pas.

J'ai insisté et il a dit qu'il ne voulait parler à personne malgré mon insistance. Alors, depuis ce jour-là, voilà presque deux mois, je passe au même endroit sans le calculer car j'ai compris qu'il n'avait plus besoin de mon soutien. Le lendemain quand je suis repassé par-là, j'ai vu le nouveau message que vous voyez : "Je ne veux plus de don. N'insistez pas".

Et tous les jours, il se couvre dans les sacs poubelles comme d'habitude. Mais depuis une semaine, nous sommes le 27 novembre 2025, je ne le vois plus sur les lieux. Mais je peux vous rassurer que j'ai vu son état de santé physique se dégrader petit à petit aux yeux des passants et des autorités françaises qui, curieusement, ont plusieurs bureaux aux alentours, précisément devant l'opéra de Lyon, le commissariat et la grande mairie de la ville de Lyon. Il s'exprime bien, est cohérent et ne manifeste aucun état de maladie mentale. Il a un téléphone avec lui, mais je n'ai pas le numéro.

Prière à celui ou celle qui le reconnaîtra d'informer les membres de sa famille, s'ils peuvent essayer de le contacter et avoir de ses nouvelles si possible l'aider à revenir vers eux ».