Dans une intervention percutante sur Canal Presse (Canal 2), David Eboutou, observateur averti du football camerounais, a pointé du doigt les injustices et les manipulations dont Samuel Eto’o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), fait l’objet dans le conflit qui l’oppose au ministère des Sports (Minsep). « Soyons au moins une fois honnêtes », a-t-il lancé, avant d’énumérer les concessions répétées de la part d’Eto’o, souvent ignorées dans le débat public.
Eboutou rappelle que, malgré les ingérences répétées du Minsep, Eto’o a systématiquement cédé du terrain. « On s’est immiscé dans ses prérogatives essentielles : on a nommé un entraîneur, nommé le responsable des équipes nationales, il a accepté. On lui a retiré la gestion financière, il a accepté. On lui a même interdit de rentrer dans les vestiaires, il a accepté », a-t-il détaillé. « Mais on trouve toujours des contorsions, des arguments pour dire qu’en réalité, la faute, c’est lui. Non ! »
Cette déclaration met en lumière un déséquilibre flagrant dans la gestion de la crise. « Qui, dans cette guérilla entre la Fédération et le Minsep, a fait le plus de concessions ? Si ce n’est le président de la Fecafoot ? », interroge Eboutou, dénonçant une stratégie de diabolisation à l’encontre d’Eto’o, alors que les compromis ont toujours été à sens unique.
Le bras de fer entre la Fecafoot et le Minsep n’est pas nouveau. Depuis des mois, les tensions se sont accumulées, avec des accusations d’ingérence portées contre le ministère, et des tentatives de déstabilisation de la fédération. « On assistait à une véritable campagne pour affaiblir Eto’o et la Fecafoot », explique un proche du dossier.
Pourtant, malgré ces pressions, Eto’o a toujours cherché à préserver la stabilité du football camerounais, même au prix de renoncements majeurs. « Il a tout accepté pour éviter l’escalade, mais aujourd’hui, on lui reproche d’être à l’origine de la crise. C’est une injustice », insiste Eboutou.
Alors que l’Assemblée générale élective de la Fecafoot approche, prévue pour le 29 novembre, la question reste entière : le ministère des Sports acceptera-t-il enfin de respecter l’autonomie de la fédération, ou la crise s’aggravera-t-elle ? « Il est temps d’être honnête : Eto’o a fait plus que sa part. Maintenant, c’est au Minsep de montrer qu’il est capable de dialogue, et non de dictat », conclut David Eboutou.









