Le froid matinal et l'application stricte du règlement vestimentaire pointés du doigt dans le décès d'un élève drépanocytaire
Un drame bouleversant a frappé le lycée classique et moderne de Bafia ce jeudi 30 mai 2025, lors de la session 2025 du baccalauréat. Un candidat souffrant de drépanocytose est décédé en pleine épreuve, soulevant de graves questions sur l'application rigide du règlement vestimentaire dans les établissements scolaires camerounais.
Selon les informations rapportées par Balafon Radio TV et Echos 237, l'adolescent aurait été victime d'une crise drépanocytaire fatale pendant qu'il composait. Les conditions météorologiques de ce matin, particulièrement fraîches, combinées à l'interdiction formelle de porter un pull sous l'uniforme scolaire, auraient été des facteurs déterminants dans le déclenchement de cette crise mortelle.
La drépanocytose, maladie génétique qui affecte les globules rouges, rend les patients particulièrement vulnérables aux variations de température. Le froid peut déclencher des crises vaso-occlusives extrêmement douloureuses et potentiellement fatales chez ces malades.
Le récit livré par Echos 237 révèle des détails particulièrement troublants. L'élève aurait supplié les surveillants de l'examen, expliquant sa pathologie et présentant des signes visibles de détresse : douleurs intenses et ventre gonflé, symptômes caractéristiques d'une crise drépanocytaire en cours.
Malgré ces signaux d'alarme évidents, l'autorisation de porter un pull sous sa tenue réglementaire lui aurait été refusée, les surveillants s'en tenant strictement au règlement vestimentaire en vigueur lors des examens officiels.
Face à l'aggravation de l'état de son fils, la mère de l'élève est intervenue rapidement pour le conduire d'urgence à l'hôpital. Malheureusement, cette course contre la montre s'est soldée par un échec : l'adolescent n'a pas survécu à cette crise drépanocytaire.
Ce décès tragique aurait pu être évité si des mesures d'adaptation avaient été prises pour tenir compte de l'état de santé particulier de ce candidat vulnérable.
Cette tragédie met en lumière la rigidité parfois dangereuse de l'application des règlements scolaires au Cameroun. L'uniforme scolaire, censé garantir l'égalité entre élèves, devient ici un facteur de discrimination et même de mise en danger pour les élèves souffrant de pathologies spécifiques.
La question se pose désormais de savoir si les établissements scolaires et les organisateurs d'examens disposent de protocoles adaptés pour prendre en charge les élèves présentant des besoins particuliers liés à leur état de santé.
La communauté éducative de Bafia et l'opinion publique camerounaise sont sous le choc de cette tragédie évitable. Ce drame soulève des interrogations légitimes sur la nécessité de prévoir des aménagements spéciaux pour les élèves dont l'état de santé pourrait être compromis par des conditions climatiques ou des contraintes vestimentaires strictes.
Les parents d'élèves drépanocytaires s'inquiètent désormais des conditions dans lesquelles leurs enfants passent les examens officiels, craignant que d'autres drames similaires ne se produisent.