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Actualités of Tuesday, 21 November 2023

Source: www.camerounweb.com

Tortures au commissariat central N1 à Yaoundé: des témoignages et des noms sont dehors

Des prisonniers couchés à même le sol après des séances de tortures Des prisonniers couchés à même le sol après des séances de tortures

Plusieurs personnes arrêtées peuvent témoigner des séances de tortures interminables dont ils ont été victimes ou témoins, au commissariat central N1 de Yaoundé. Ceux qui ont survécu gardent encore des stigmates de cet enfer. Vitalice Lontsi Ngoufo, militant du MRC arrêté en 2020 ne dira pas le contraire.

Vitalice Lontsi Ngoufo est arrêté, comme plusieurs de ses camarades, le 21 septembre 2020, sans titre ni mandat devant la résidence du président national du MRC, Maurice KAMTO, pour la MARCHE PACIFIQUE prévue un jour plus tard, soit le 22 septembre. Cette marche est prétendument " NON AUTORISÉE" au regard du Message -FAX illégal signé depuis le 14 septembre par Paul ATANGA NJI, le Minat.

Avant d'être arrêté, il est violemment frappé par une escouade de policiers cagoulés, lourdement armés et poussés à la haine tant tribale que politique par les commissaires divisionnaires Ngah Didier, Medou Thierry et l commissaire principal Ekobe Yves Landry.

Il est conduit sous une pluie de coups au commissariat central N°1. Y étant, il va être soumis à des tortures physiques horribles par des agents en civil. Sous les ordres du commissaire Oumarou, des fonctionnaires de police lui volent la somme de 8500 frs CFA qu'il avait dans ses poches, avant de le soumettre à une longue séance de tortures physiques horribles. Malgré que son corps est ensanglanté et ses yeux gonflés suite aux coups reçus, il est menacé de mort par l’officier e police Ayissi et les gardiennes de la paix Schura Verra et Bedaille Christelle. Ses bourreaux lui promettent en chœur qu'ils feront de son séjour au commissariat central N°1 un enfer. Et joignant les actes à la parole, ils lui infligent insultes et brutalités.

Un policier plus humain lui permet d'appeler, sous son contrôle strict, son frère pour lui demander de lui acheter un collyre pour ses yeux enflés. Pourtant, lorsque celui-ci arrive avec le médicament et de l'eau à boire, il est lui aussi arrêté et jeté en cellule, le collyre et l'eau confisqués.

L’officier Ondigui fils, devant témoins, à Vitalice LONTSI NGOUFO le 23 décembre 2019 après l'avoir gardé à vue, sans bon de garde à vue ni mandat pendant 40 heures, et ne l'avait finalement libéré que contre paiement de 31 000 FCFA par des amis au malheureux, va, à nouveau, se défouler sur lui.

Les différentes équipes de garde qui se relaient vont faire subir, à lui et à ses camarades, l'enfer. Ainsi, ils sont enfermés dans des cellules où les toilettes sont bouchées. Ce qui rend l'odeur étouffante dans un espace où l'aération est quasi nulle. Malgré les appels au secours et à l'humanisme, Vitalice LONTSI NGOUFO et ses camarades seront maintenus enfermés jusqu'au jour, où sentant la mort par étouffement arriver, ils se révoltent et cassent la porte de la cellule. En représailles, les responsables du commissariat central appellent en urgence les éléments du GSO au secours en leur annonçant qu'il s'agit d'une tentative d'évasion massive.

Arrivés très rapidement sur les lieux, et ayant découverts la réalité, et notamment les conditions inhumaines dans lesquelles les militants du MRC étaient détenus, les éléments du GSO vont vigoureusement protester. Cela permettra aux militants du MRC d’obtenir le droit de déboucher les toilettes, d'installer une ampoule et de laisser désormais ouverte la porte de leur cellule pour laisser passer l'air. Ce d'autant plus que la porte de la cellule donne sur le poste de police et donc qu'il ne pouvait y avoir d'évasion simplement parce qu'on avait laissé ladite porte ouverte.

De toutes les équipes de garde, la plus cruelle était constituée des officier Yatchou, Amougou, des gardiennes de la paix, Bedaille Christelle et Schura Verra La gardienne de la paix Bedaille n'a cessé de rappeler qu’elle sera " un poison lent" pour les militants du MRC.

Après 50 jours passés dans l'enfer du commissariat central N°1 que dirige le funeste commissaire divisionnaire Medou Thierry, Vitalice LONTSI NGOUFO est jeté dans la broyeuse Judiciaire.

Le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire (GTDA) des Nations Unies a constaté, dans son Avis du 4 novembre 2022, que l'arrestation de VITALICE LONTSI NGOUFO était arbitraire, sa détention et sa condamnation illégales ; avant de réclamer sa libération immédiate et son dédommagement.

Tous les actes de tortures physiques et morales infligés à Vitalice LONTSI NGOUFO relèvent de crimes contre l'humanité, eu égard au nombre important de ses camarades qui ont été arbitrairement arrêtés en même temps que lui, mais également des motivations politiques lesdites arrestations.