Tensions au RDPC : l’affaire Dikolo divise les ‘supporters’ de Paul Biya

Le déguerpissement en cours à Dikolo divise les cadres du parti au pouvoir. L’universitaire Mathias Eric Owona généralement prompt à trouver des justifications à toutes les actions du gouvernement de Paul Biya désapprouve l’humiliation que les autorités du pays font subir aux populations Sawa.

«L’urbanisation et la métropolisation ne sauraient suffire pour justifier la pulvérisation de communautés autochtones prises au piège de l’absorption de leurs terroirs par l’hégémonie des villes. Une bonne démarche d’intégration républicaine exige désormais un intéressement direct des communautés exposées à la dépossession foncière aux projets économiques et financiers mis en place dans leurs fiefs ainsi qu’une action ferme de l’Etat pour maintenir des réserves foncières de sécurité au profit des communautés d’origine», a-t-il déclaré.

Avant lui, le cadre du RDPC Emmanuel Nkom, avait dénoncé l’opération d’expropriation des Sawa. « On efface un village pour installer un groupe d’intérêt privé. Je n’ai jamais vu ça », a-t-il indiqué sur la question. L’ancienne député du Rdpc, Marlyse Douala Bell, prenant aussi part au débat, estime que le président de la République doit s’impliquer personnellement dans la question.

« Il y a le président Paul Biya qui va forcément faire quelque chose. J’en suis persuadée », a affirmé Marlyse Douala Bell. Une idée partagée par l’homme politique Christopher Fomunyoh, lui aussi présent sur le plateau de l’émission. « C’est une affaire d’Etat. Les risques sont énormes. Ce n’est plus au niveau de la Préfecture ou de la Sous-préfecture », argumente ce dernier.

Rattrapé par son Karma

Les internautes apprécient diversement la participation de Marlyse Douala BELL aux manifestations spontanées organisées depuis quelques jours par les Sawa pour dénoncer les expropriations de leurs terres. Si certains félicite cette figure du parti au pouvoir pour son courage, d’autres préfèrent s’en moquer. Ils sont nombreux à croire que la militante du RDPC aujourd’hui habillé en noir pour exprimer sa désolation est en réalité frappée par le karma.

En 2019, alors que les militants du MRC se faisaient brimer par les forces de l’ordre, Marlyse Douala BELL a soutenu sur les plateaux de la chaîne Equinoxe Tv, l’interdiction des marches organisées par le parti de Maurice Kamto.

Pour justifier sa position elle évoquait entre autres, l’obligation légale de soumettre le projet de manifestation à l’autorité administrative au préalable.
« Je sais qu'on a le devoir de déposer auprès de la sous-préfecture, une demande pour marcher. Le sous-prefet en fonction son analyse des éléments mis à sa disposition dit qu'il n'est pas d'accord que cette marche ait lieu. Et on décide quand même de marcher. Est-ce que vous trouvez cela normal ? », avait-elle déclaré à l’époque.

Sauf que depuis quelques jours, les manifestations organisées par les Sawa pour réclamer leurs terres n’obéissent pas aux règles évoquées plus haut par la militante du RDPC. Une bonne partie des Camerounais pensent que les expropriations des terres des Sawa sont une occasion pour elle de vivre les injustices qui sont devenues le quotidien de certains Camerounais.
« On n'est pas obligé de semer mais on est obligé de récolter ce qu'on a semé »
« Elle était foncièrement misérable dans la marche des Sawa de ce jour. Elle se croyait à l'abris »,
« Les faits rattrapent toujours tout le monde doit lire l'heure j'ai confiance », commentent les internautes.