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Actualités of Tuesday, 23 August 2022

Source: Kalara du 22-8-2022

TCS : Dion Ngute sauve plusieurs ministres d’une nouvelle humiliation

Les enquêtes se poursuivent Les enquêtes se poursuivent

Le scandale financier dénommé Covidgate n’est pas encore à son terme. Si le sujet ne fait plus trop l’actualité dans la presse, c’est en partie grâce au premier ministre Joseph Dion Ngute. Jugeant trop humiliant le passage de ses ministres devant le tribunal, il a négocié et obtenu du chef de l’Etat, la faveur que les membres du gouvernement soient auditionnés dans leurs bureaux.

L’enquête ici évoquée avait démarré à la fin du premier semestre 2021. Le 18 mai de cette année-là précisément, M. Manaouda Malachie, le ministre de la Santé publique (Minsanté), était le premier à répondre à une première convocation du Corps spécialisé des officiers de police judiciaire (OPJ) du Tribunal criminel spécial (TCS). Et le lendemain, 19 mai, Mme Madeleine Tchuenté, l’actuel ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (Minresi) prenait le relai. C’est d’ailleurs suite à l’audition de cette dernière que l’opinion publique avait enfin été édifiée sur le fait que l’enquête policière concernant la gestion qualifiée d’illicite des ressources allouées par l’Etat en 2020 à la lutte contre la pandémie à Covid 19 était effectivement lancée. Mais le ballet des membres du gouvernement au Palais de justice avait finalement été interrompu.

Jugeant que l’autorité du gouvernement en avait beaucoup pâti, le Premier ministre avait obtenu du président de la République, selon des sources dignes de foi, que scenario des auditions des ministres change pour les soustraire du spectacle désolant de leur apparition au Palais de justice. L’option d’aller questionner les hauts responsables concernés par l’enquête dans leurs bureaux respectifs étaient alors prise. Depuis lors, les auditions des responsables gouvernementaux n’alimentaient plus la toile comme au début. De ce fait, le public n’a plus jamais su ce qu’il était advenu de l’enquête.

Certains observateurs avaient conclu qu’elle avait été secrètement annulée. En réalité, elle n’était pas achevée du fait d’une pratique administrative qui confère une immunité de fait à certains responsables publics, dont le secrétaire général de la présidence de la République. C’est ce verrou que le président Biya a (enfin) fait sauter concernant M. Ngoh Ngoh.

Rapport d’étape

Quels sont donc les soupçons qui pèseraient précisément sur le proche collaborateur du chef de l’Etat au sujet de la gestion des fonds Covid 19 en 2000 pour justifier son audition par la police judiciaire ? La réponse n’est pas connue du public pour l’instant. Mais l’on sait que l’audit de la gestion de ces fonds par la chambre des comptes de la Cour suprême du Cameroun avait plus ou moins indiqué les administrations et responsables publics qui devaient être la cible d’une procédure pénale compte tenu des faits constatées par les magistrats chargés de l’audit. C’est ce qui ressortait d’un tract désigné comme la synthèse du «premier rapport d’audit de la chambre des comptes sur l’utilisation des ressources du fond spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus» en 2020, en réalité une fuite de l’audit qui s’était retrouvée sur la table du chef de l’Etat avant que le rapport de la chambre des comptes soit adopté.