Après les sorties médiatiques fracassantes du ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji, qui s'en est pris à Me Alice Nkom en la traitant de "hors la loi", Henriette Ekwe a tenu à remettre les pendules à l'heure. Dans une déclaration remarquée, la militante des droits humains a ironisé sur le ton autoritaire du ministre : "Paul Atanga Nji est le nouveau président de la République", faisant allusion aux envolées lyriques du bras droit de Paul Biya qui semble outrepasser ses prérogatives.

Cette sortie intervient dans un contexte de tensions post-électorales où le ministre a été publiquement contredit par le bâtonnier Mbah Eric. Lors d'une conférence de presse présentée comme une mise en garde à l'endroit du barreau camerounais, le représentant des avocats a choisi de "dire la vérité au pouvoir", selon Afrik-Inform. Le bâtonnier a contesté les chiffres officiels sur les morts et arrestations postélectorales, dénonçant des "affirmations infondées" et rappelant le cas emblématique de Simo Fokam Achille, abattu à bout portant par un militaire alors qu'il n'était impliqué dans aucune manifestation.

La famille de la victime reste à ce jour sans nouvelles de la dépouille, les autorités militaires et hospitalières affirmant attendre des "instructions venues d'en haut". Cet épisode, qualifié d'"humiliant" pour Paul Atanga Nji par le média, illustre le fossé grandissant entre la version officielle du pouvoir et la réalité vécue sur le terrain par les Camerounais. Le recadrage d'Henriette Ekwe souligne ainsi les dérives d'un ministre qui, selon ses détracteurs, confond fonction ministérielle et pouvoir suprême.