Actualités of Monday, 17 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Spéculation et absence de contrôle : comment les grossistes profitent de la crise camerounaise

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Révélations exclusives de Jeune Afrique : Derrière la flambée des prix en Centrafrique se cache une vaste opération de spéculation orchestrée par certains grossistes qui profitent du chaos logistique au Cameroun pour multiplier leurs marges. L'enquête du magazine panafricain dévoile les dessous d'un système où l'absence totale de régulation étatique permet à des intermédiaires peu scrupuleux de transformer une crise politique en jackpot commercial, au détriment des populations les plus vulnérables de Bangui.

Selon les informations recueillies par Jeune Afrique auprès de sources dans le milieu du négoce à Bangui, les camions qui arrivent encore de Douala ne subissent aucun blocage majeur justifiant les hausses vertigineuses observées sur les marchés. "Les grossistes reconnaissent, eux aussi, la fragilité du moment", révèle le magazine dans son enquête exclusive publiée le 17 novembre 2025. L'un d'eux, interrogé sous couvert d'anonymat, a confié à Jeune Afrique : "Les camions restent parfois bloqués plusieurs jours à la frontière. On paie davantage pour sécuriser le transport." Mais l'enquête du magazine met en lumière un élément crucial : entre les retards réels et les hausses pratiquées, l'écart est tel que "certains en profiteraient pour gonfler leurs marges, une pratique difficile à prouver mais largement dénoncée". Des commerçants de détail, excédés, affirment à Jeune Afrique que les majorations imposées par les grossistes dépassent de loin les surcoûts logistiques réels.

L'Association des consommateurs centrafricains (ACC), dont Jeune Afrique a suivi les descentes sur le terrain, pointe du doigt l'inaction des autorités. Marcel Mokwapi, président de l'ACC interrogé exclusivement par le magazine, dénonce dans les colonnes de Jeune Afrique "l'absence de régulation" et le fait que "dès qu'on évoque la crise au Cameroun, tout le monde augmente sans contrôle". Plus alarmant encore, les révélations du magazine montrent que malgré les saisines officielles du ministère du Commerce pour demander des inspections et des sanctions, "rien ne se passe". Jeune Afrique révèle ainsi l'existence d'un vide juridique total qui permet aux spéculateurs d'agir en toute impunité. "L'État devrait inspecter les entrepôts, vérifier les stocks, encadrer les prix. Mais il n'y a aucune présence sur le terrain", martèle Mokwapi dans l'enquête exclusive du magazine. Cette défaillance étatique transforme les consommateurs centrafricains en otages d'un système où les prix sont fixés arbitrairement, sans aucun justificatif tangible ni contrôle des autorités compétentes.