La déclaration d'Issa Tchiroma Bakary relance un débat fondamental sur la hiérarchie des normes constitutionnelles et l'obéissance aux ordres illégaux. En invoquant « la loi » et « la conscience » comme supérieures aux ordres institutionnels, le candidat soulève des enjeux complexes de droit constitutionnel.
Selon la Constitution camerounaise, le Conseil Constitutionnel demeure l'arbitre suprême en matière électorale. Le processus de dépouillement des procès-verbaux — 31 653 au total — était toujours en cours lors des troubles du 12 octobre. Tchiroma Bakary conteste implicitement cette autorité en appelant à une obéissance sélective.
Juridiquement, l'argument de « l'ordre illégal » demeure complexe. Bien que le droit international reconnaisse certaines limites à l'obéissance disciplinaire (en cas de crimes de guerre par exemple), la simple divergence politique ne justifie pas qu'un militaire refuse les ordres de sa hiérarchie. C'est précisément cette distinction que le droit constitutionnel doit préserver.
Les constitutionnalistes s'interrogent : où se situe la ligne entre le droit à la désobéissance civile et l'insubordination militaire ? Comment préserver à la fois la souveraineté populaire et l'intégrité des institutions ? Le débat que soulève Tchiroma Bakary n'a pas de réponse simple — et therésiderait peut-être le véritable enjeu constitutionnel camerounais.