Actualités of Wednesday, 14 May 2025
Source: www.camerounweb.com
L'histoire d'un complot, c'est comme cela que le journaliste Benjamin Zebaze appelle la chose. Il publie une photo sur la toile en prenant le soin d'expliquer qu'elle « illustre bien comment le destin d'un homme et d'un pays peut basculer ».
Une histoire relativement connue. Sur cette photo, qui "bavarde" beaucoup, on y voit le président Ahmadou Ahidjo et ses plus proches collaborateurs, recevant des hommes d'église. L'avant dernier personnage sur la droite est directeur du cabinet civil de la présidence de la République à l'époque : il s'agit d'un des petits frères de mon père et un des aînés de la défunte Madame Foning née Tsobgny Françoise.
Victime d'un complot
Arol Ketch a raconté l'histoire tragique autour de mon oncle Tsobgny Langue Clément, obligé de quitter la présidence de la République autour de 1968, victime de ce qui aura été, pour moi, un vaste complot.
En effet, l'épouse (française d'origine) de l'un des principaux responsables des renseignements généraux camerounais fera jouer de tous ses charmes pour séduire mon oncle. Pour moi, cela ne peut être un hasard car si vous contrôlez le numéro 2 des services secrets, son époux ; le directeur du cabinet civil à la présidence de la République, vous contrôlez tout un pays.
L'affaire se terminera par un drame car, le patron des services secrets cocu, se suicidera après avoir tué son unique enfant.
Cette photo raconte toute une histoire
Cette photo est historique, car elle raconte beaucoup de choses : on y voit des hommes d'église, réputés à l'époque être des agents secrets français, à la manœuvre. Ils ont réussi depuis 1962 à placer à la présidence de la République, un de leurs hommes. Dès la disgrâce de mon oncle que le président Ahidjo est obligé d'affecter à Bruxelles, l'homme placé par l'église et les services secrets français prend sa place: il s'agit d'un certain Paul Barthélémy Biya bi Mvondo.
La voie est ouverte pour qu'il avance tranquillement, fort de ces soutiens, jusqu'à la présidence de la République avec les manœuvres de ses soutiens français. Regardez bien cette photo : au fond, on voit un "blanc", certainement membre des services secrets français, qui observe la scène comme un espion dans les anciens films "policiers" : c'était ça l'époque.
Quelques enseignements
On peut tirer quelques enseignements en regardant attentivement cette photo. On note immédiatement la jeunesse de tous les Camerounais sur cette photo ; ils ont à peine 30 ans en moyenne. Ce sont ces jeunes qui ont essayé de bâtir un pays et une nation avant que le Renouveau ne vienne tout détruire.
On note aussi qu'à la présidence de la République sous Ahidjo, toutes les ethnies étaient présentes au sommet alors qu'aujourd'hui, on peut y tenir des réunions dans les langues beti-fang.
On voit, enfin, que les collaborateurs du chef de l'État sont sereins en sa présence ; pas comme aujourd'hui où des gens peuvent entrer en "transe" en la présence de Paul Biya, comme s'ils étaient arrosés par de l'eau bénite puisée par le Christ lui-même il y a plus de 2 000 ans.
Comment en 43 ans on a détruit un si beau pays ? Il faudra que historiens, psychologues et même psychiatres se penchent sur le sujet car ce n'est pas possible de réussir un tel exploit en étant normal.
"/>