Après avoir revendiqué sa victoire au lendemain de l’élection présidentielle du 07 octobre dernier, et appelé à la défense de son mandat, le porte-parole du candidat du MRC tente de corriger le tir en affirmant que Maurice Kamto n’a jamais appelé à l’insurrection populaire.
Maurice Kamto tente de sauver sa tête. Le candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) à l’élection présidentielle du 07 octobre dernier ne veut pas sitôt mourir politiquement. Face à une flopée de condamnations vis-à-vis de son attitude au lendemain de ce scrutin, Maurice Kamto tente de sauver ce qui peut encore l’être. Son porte-parole, Bibou Nissack est revenu sur ses propos mercredi dernier, au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé.
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Dénonçant les attaques dont Maurice Kamto serait la cible, ce dernier a déclaré qu’il n’a nullement été question pour son candidat d’« inviter à l’insurrection et à la violence », mais que « partout et à chaque fois, nous avons dit : la fraude nous y résisterons». Une prise de position qui ressemble fort à un rétropédalage. Car, les propos de Maurice Kamto au lendemain du scrutin du 07 octobre étaient clairs.
«J’ai reçu mission de tirer le penalty. Je l’ai tiré. Le but a été marqué… Je prends à témoin l’opinion nationale et internationale, l’évènement historique qui a rendu possible, dans notre pays, une alternance démocratique… J’ai reçu du peuple camerounais, un mandat clair, que j’entends défendre fermement. Jusqu’au bout. J’invite le président de la République à organiser les conditions d’une transition pacifique du pouvoir afin de mettre le Cameroun à l’abri d’une crise post-électorale dont notre pays n’a nullement besoin, car, elle compromettrait son avenir. Comme je me suis engagé, je lui assure, à lui-même et à sa famille, toutes les garanties de sécurité, de dignité et de respect dus à son statut et son rang… J’en appelle au sens républicain des autorités administratives », avait-il déclaré.
Des propos qui ne laissaient aucun doute. Non seulement le candidat du MRC s’autoproclamait vainqueur de l’élection présidentielle, en lieu et place du Conseil constitutionnel, seule instance habilitée à le faire, selon la loi camerounaise. Mais en invitant le président de la République à organiserles conditions d’une transition pacifique, tout en indiquant qu’il entend défendre fermement le mandat qu’il a reçu du peuple camerounais, Maurice Kamto se mettait non seulement hors-la-loi, mais invitait également ses partisans à descendre dans la rue pour défendre leur vote.
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Cette attitude qui peut sembler suicidaire politiquement pour Maurice Kamto qui s’attaquait ainsi à ce qui est le plus cher pourle peuple camerounais, notamment la paix, ne pourrait s’expliquer que des engagements qu’aurait pris Kamto vis-à-vis de ses financiers qui auraient tout misé sur sa victoire. Mais également des soutiens qu’il aurait eus venant de l’étranger et qui gagneraient à ce que le Cameroun tombe dans l’insurrection populaire. Une situation favorable aux intérêts étrangers, comme cela a pu être le cas dans plusieurs pays africains où les crises post-électorales sont survenues.
L’attitude de Maurice Kamto est d’autant plus surprenante que nulle part ailleurs en Afrique, un candidat s’étant auto-proclamé vainqueur au lendemain d’une élection présidentielle n’est finalement arrivé au pouvoir. Toute chose qui fait dire à bon nombre d’analystes que l’attitude de Kamto est politiquement suicidaire. Mais visiblement, face aux multiples condamnations, Kamto s’est peut-être assagi, surtout que cela n’arrive pas trop tard.