L'Église catholique camerounaise, déjà secouée par de récents scandales, se trouve une nouvelle fois sous le feu des projecteurs. Une vidéo, dont l'authenticité reste à vérifier, circule activement sur les réseaux sociaux et impliquerait Monseigneur Léopold Sosthène Bayemi, évêque du diocèse d'Obala, dans une affaire de moeurs aussi grave qu'inattendue.
Selon les images et conversations audio diffusées, le prélat aurait proposé à une jeune femme de 22 ans de filmer ses ébats sexuels avec un autre homme pour lui en envoyer l'enregistrement, ou, alternative présentée, de participer à un rapport à trois incluant une autre femme. Cette révélation, si elle venait à être confirmée, plongerait la communauté catholique dans un embarras profond.
Face à la virulence de la rumeur et à la rapidité de sa propagation, le département de la communication du diocèse d'Obala a été contraint de réagir. Dans un communiqué succinct, il a reconnu avoir "eu vent de vidéos circulant sur les réseaux sociaux" et a promis de "faire toute la lumière sur cette affaire" qui "tend à jeter l'opprobre sur l'Église catholique". Aucun démenti formel n'a pour l'instant été opposé aux faits allégués, une prudence qui, loin de calmer les esprits, attise les spéculations. Les sources à l'origine des vidéos promettent, de leur côté, de nouvelles révélations dans les heures à venir.
Dans ce climat de défiance et de stupeur, la réaction la plus marquante est venue du journaliste camerounais exilé en France, Rémy Ngono. Connu pour son ton satirique et ses critiques acerbes envers les institutions, ce dernier a choisi l'arme de l'ironie pour commenter l'affaire.
Sur sa page Facebook, ce samedi, il a adressé un message fictif et cinglant à l'évêque, détournant avec malice le vocabulaire ecclésiastique : « Bonjour Monseigneur. Est-ce qu’on peut venir prendre la communion et sucer le bonbon alcoolisé à trois à minuit ? De toutes les façons, ma messe commence en direct sur ma page FESSE BOOK à 18 heures à Paris et 17 heures au Cameroun ».
Cette publication, qui cumule les likes et les partages, est typique de la méthode Ngono : un humour noir qui souligne l'énormité des accusations tout en pointant du doigt ce qui est perçu comme un profond hypocrisie. Le jeu de mots sur "Fesse book" instead of "Facebook" achève de transformer son statut en une tribune de protestation burlesque et virulente.
Cette affaire surgit dans un pays où la défiance envers les élites, qu'elles soient politiques, policières ou religieuses, ne cesse de croître. Elle fait écho à de récents scandales similaires ayant impliqué de hauts gradés de la police, prouvant qu'aucune institution n'est épargnée par ces tempêtes numériques.