Actualités of Friday, 20 June 2025
Source: www.camerounweb.com
Première réaction officielle du camp Samuel Eto'o dans l'affaire des détournements présumés qui secoue la FECAFOOT. Visé par des accusations de détournement de fonds liés aux matchs contre le Mexique et la Russie, l'entourage du président de la fédération camerounaise dément tout enrichissement personnel et avance des arguments techniques pour justifier l'utilisation de comptes personnels. Une défense qui intervient après plusieurs jours de silence face aux révélations qui font scandale chez nos confrères de Jeune Afrique.
Après plusieurs jours de mutisme face aux accusations qui l'accablent, le clan Samuel Eto'o sort enfin de son silence. L'entourage du président de la FECAFOOT a choisi de répondre aux graves allégations de détournement de fonds concernant les matchs contre le Mexique et la Russie en 2023, avançant des justifications techniques qui peinent à convaincre.
L'affaire du match Cameroun-Mexique : La défense du "numéro fiscal"
Pour le match disputé aux États-Unis le 10 juin 2023, où 500 000 dollars auraient transité par le compte personnel d'Eto'o au Qatar, ses proches avancent une explication administrative. "La Fecafoot ne disposant pas de numéro fiscal américain (TIN), aucune transaction financière ne pouvait légalement être menée par la fédération sur le sol américain", explique un proche du président.
Cette justification technique révèle cependant une préparation défaillante de la part de la fédération. Comment organiser un match international sans s'assurer des prérequis administratifs ? L'entourage d'Eto'o affirme que le Comité d'urgence de la Fecafoot aurait autorisé son président à "servir d'intermédiaire bancaire", une version qui n'a pu être vérifiée indépendamment.
Concernant les 455 056 euros du match contre la Russie à Moscou, versés sur le compte qatari d'Eto'o, la défense mise sur les sanctions internationales. "La Russie ne peut plus effectuer de paiements en dollars ou en euros. Les règlements se font désormais en devises de pays partenaires", argumente l'entourage du président.
Selon cette version, un Comité d'urgence réuni le 29 septembre 2023 aurait mandaté "à titre exceptionnel" Samuel Eto'o pour faciliter la transaction. "Il ne s'agissait en rien d'une décision personnelle du président, mais d'une réponse pragmatique à une situation exceptionnelle", précise un proche.
Des justifications qui soulèvent de nouvelles questions
Ces explications, bien que détaillées, soulèvent autant de questions qu'elles prétendent en résoudre. Pourquoi la FECAFOOT, institution centenaire, ne dispose-t-elle pas des outils bancaires internationaux basiques ? Comment expliquer que ces "autorisations exceptionnelles" du Comité d'urgence n'aient jamais été rendues publiques ?
Plus troublant encore, cette défense confirme indirectement que des fonds destinés à la fédération ont bel et bien transité par des comptes personnels, pratique pour le moins inhabituelle dans la gestion d'une institution sportive.
Cette première réaction du clan Eto'o intervient après plusieurs jours de silence radio, laissant le champ libre aux accusations. Cette communication tardive témoigne d'une gestion de crise défaillante et renforce l'impression d'improvisation qui entoure cette affaire.
Les justifications avancées, aussi techniques soient-elles, ne répondent pas à la question centrale : pourquoi Samuel Eto'o n'a-t-il pas immédiatement communiqué sur ces pratiques dès leur révélation ? Le silence initial et cette défense a posteriori alimentent les soupçons plutôt qu'ils ne les dissipent.
L'opinion publique camerounaise, déjà échaudée par de nombreux scandales dans le football national, attend désormais des preuves concrètes de ces prétendues "autorisations exceptionnelles" et non de simples déclarations d'intention de l'entourage présidentiel.