Actualités of Monday, 7 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Savoir partir: Benjamin Zebaze écrit une lettre à la Première Dame du Cameroun

Chantal Biya et son époux Chantal Biya et son époux

Aujourd'hui, la seule personne capable d'éviter la même fin d'Ali Bongo à Paul Biya (cela arrivera forcément, s'il s'accroche aux affaires) est son épouse, Chantal Biya.

Chantal peut encore sauver son mari, elle même et leurs enfants, ce qu'ils possèdent et le Cameron en prenant une décision difficile, mais à ,prendre au bon moment: "Savoir partir".

C'est en gros, ce qu'on peut retenir de la lettre suivante, envoyée par Benjamin Zebazé à Chantal Biya. Lisons.

LETTRE OUVERTE A MADAME CHANTAL BIYA

"Je ne sais pas si vous aurez l'occasion de lire cette modeste correspondance: si tel est le cas, cela risque de vous choquer au point d'envisager un acte malheureux à mon encontre. C'est compréhensible car depuis de nombreuses années, vous n'avez autour de vous que des courtisans de la pire espèce.

Et pourtant, en observant sans complaisance votre entourage, vous devez bien vous rendre compte qu'il n'y a pas beaucoup d'individus sur qui vous pouvez réellement compter. Pensez-vous, par exemple, que ce que la ministre Courtes a fait à son oncle puisse faire d'elle une personne de confiance ?

Qui a plus encensé votre époux que l'ex ministre Issa Tchiroma dans ce pays ? Vous écoutez ce qu'il dit aujourd'hui ? Vous imaginez ce que Hadja ZZ pourra dire de vous demain ? Et ils sont nombreux sur la liste.

UNE PETITE PARABOLE

Je vais essayer de me faire comprendre facilement en vous racontant une petite parabole. Dans les années 80, quiconque a eu pour enseignant de philosophie le Dr Kourou Essengue Anatole, vous dira qu'il était un excellent professionnel, sachant utiliser beaucoup de métaphores pour faire passer ses magnifiques messages et surtout, maitrisant l'art de dire les choses sans les dire tout en les disant.

Notre salle de classe en terminale A4 au lycée de Dschang ressemblait à la plupart des classes de l'époque: les premiers bancs pour les filles; le fond de la classe pour les garçons même si le ministre Jean Dedieu Momo préférait rester devant avec les filles pendant tout son parcours scolaire.

Un jour, le Dr Kourou entre en classe avec sa mine des mauvais jours. Après avoir rempli son rituel habituel consistant à déposer son énorme sac sur la table des enseignants en nous regardant, il déclare, énigmatique: "MES CHERS AMIS, IL FAUT SAVOIR LAISSER, MÊME SI C'EST BON".

Devant nos camarades surpris, il continua, après quelques secondes qui parurent des heures, en regardant le fond de la classe où "sévissaient" certains "délinquants notoires".

" N'EST CE PAS Mr ZEBAZE , Mr NGANKEM (enseignant d'allemand aujourd'hui décédé), Mr DJACHECHI (célèbre avocat aujourd'hui décédé).
Si nos camarades ne comprenaient pas où il voulait en venir, nous avions tout compris dès ses premiers mots.

Le problème est que nous en avions marre de voir les enseignants harceler nos petites copines et camarades de classe: alors, de manière clandestine, nous avions écrit à la craie quelques messages assassins sur divers tableaux dans les salles de classe du lycée: hélas, un camarade nous avait "vendu".

NE PAS TROP DEMANDER AU BON DIEU

Je ne comprends pas pourquoi vous ne voulez pas "laisser" alors que vous avez été l'une des femmes les plus chanceuses de la planète.
Lorsque le Président Paul Biya décide de se remarier, 99 % des Camerounaises, de la presque-vierge à la ménopausée, aurait donné son âme au diable pour être à votre place.

Malgré votre grande différence d'âge, le Chef de l'Etat vous a accordé plus de pouvoirs d'autodétermination qu'aucun Camerounais n'accorde généralement à son épouse. Que voulez-vous en plus, alors que le "bal" est inexorablement entrain de prendre fin ?

Faites attention de ne pas provoquer la colère de Dieu et nos ancêtres. Je ne pense pas qu'ils aiment beaucoup cette idée saugrenue qu'on vous prête consistant à utiliser un vieil homme comme un "objet animé", dans le seul but de conserver le pouvoir. Conserver d'ailleurs ce pouvoir pour quoi faire tant toute l'équipe autour de vous n'est composée que d'individus aux crânes aussi vides que la partie la plus aride du Sahara.

UN MÉPRIS TERRIBLE POUR LE PEUPLE CAMEROUNAIS

Peut-être que personne n'a jamais eu le courage de vous rappeler que le train de vie somptueux que vous et votre entourage menés, n'est possible que grâce aux efforts de tous les Camerounais qui eux, n'arrivent plus à se soigner, à manger, à éduquer leurs enfants, à leur trouver du travail, à vivre en sécurité...
Il faut "SAVOIR LAISSER, MÊME SI C'EST BON", disait le Dr Kourou Essengue Anatole. Il faut "SAVOIR PARTIR", nous a rappelé il y a quelques mois un Évêque ivoirien. Ayez pitié des Camerounais: "laissez" ne serait ce que pour éviter cette guerre civile qui nous pend au nez.

"SAVOIR PARTIR" ou "SAVOIR LAISSER" n'est pas facile: c'est certain. Je vous conseille de demander à vos Conseillers de s'inspirer de la méthode utilisée par l'ex président de la Fédération de Russie Boris Eltsine qui, dans une situation similaire, avait su négocier son départ avec son successeur Vladimir Poutine.
De toutes les façons, si vous aviez un peu de culture vous permettant d'avoir une bonne analyse des situations, vous comprendriez qu'il est temps d'agir vite pour ne pas entrer dans le "club ouvert" où on trouve les Mme Duvalier, Marcos, Mugabe, Mobutu, Ben Ali, Palavi, Assad, Boutlefika, Bongo, Doé ... qui ont voulu "manger" plus longtemps qu'il ne le fallait.

Quand on entre dans un tel club, on peut demander de "make noise" comme on veut, on ne vous écoute plus. Un compatriote qui vous veut juste du bien".