L'ancien international camerounais Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), se trouve au cœur d'une controverse financière majeure concernant la gestion des fonds du match amical Cameroun-Russie disputé en 2023.
Selon nos informations, les fonds destinés à la Fecafoot pour l'organisation de cette rencontre amicale auraient été détournés vers le compte personnel de Samuel Eto'o dans une banque qatarie. Cette révélation soulève de graves questions sur la gouvernance de l'instance dirigeante du football camerounais.
L'expert en droit du sport Arnaud Nyemb, titulaire d'un Master en droit du sport de Lyon, apporte un éclairage juridique sur cette affaire. Selon son analyse, la nature des fonds en question déterminera la gravité des sanctions encourues par l'ancien buteur des Lions Indomptables.
"Les fonds versés à la Fecafoot ne sont pas par nature des fonds publics, mais des fonds privés, car destinés à la Fecafoot, une association de droit privé", explique le juriste. Dans ce contexte, tout membre de la Fecafoot pourrait saisir la FIFA pour une question d'éthique concernant le détournement présumé de fonds d'une association membre.
La situation pourrait cependant s'aggraver considérablement si l'enquête révèle que Samuel Eto'o a également bénéficié de financements publics de l'État camerounais pour couvrir les charges de ce même match.
"S'il est démontré que Samuel Eto'o a, pour les mêmes raisons, obtenu des fonds publics, à savoir le financement de l'État pour payer les charges de ce match, il y aura ce qu'on appelle en finances publiques un 'double emploi', donc un détournement de deniers publics", précise Arnaud Nyemb.
Cette configuration transformerait l'affaire en un scandale de détournement de fonds publics, avec des conséquences pénales potentiellement très lourdes pour l'ancien attaquant du FC Barcelone et de l'Inter Milan.