Actualités of Thursday, 19 June 2025
Source: www.camerounweb.com
Jeune Afrique révèle l'impact dramatique des nouvelles tactiques de Boko Haram sur les populations civiles
Sagmé porte les stigmates d'une décennie de violence. Cette petite bourgade camerounaise de l'arrondissement de Fotokol, située à seulement sept kilomètres de la frontière nigériane, vient de vivre sa énième attaque de Boko Haram. Mais celle du 9 juin marque un tournant dramatique, révèlent les enquêtes exclusives de Jeune Afrique.
L'attaque nocturne qui s'est déroulée entre minuit et 4 heures du matin a coûté la vie à quatre militaires camerounais. Selon les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique auprès des rescapés, le lieutenant Leonard Blaowe, deux adjudants-chefs et un chef de corps ont péri dans les combats. Six autres soldats ont été blessés.
Ces pertes humaines s'inscrivent dans une série noire qui frappe la région. Nos investigations révèlent qu'en mars dernier, une attaque similaire à Wulgo avait causé la mort d'une dizaine de militaires. Quelques semaines plus tôt, Darak subissait également une offensive facilitée par l'emploi de drones explosifs.
Jeune Afrique a pu recueillir les témoignages exclusifs des habitants de Sagmé, qui vivent dans la terreur depuis plus d'une décennie. Cette "ville martyre", comme la surnomment désormais les autorités locales, illustre le calvaire des populations frontalières du Cameroun.
Selon nos sources sur place, l'usage des drones kamikazes par Boko Haram amplifie l'impact psychologique sur les civils. "L'effet de surprise et la panique générée par ces engins volants transforment la nature même de la peur", confie un responsable local à Jeune Afrique.
L'emplacement stratégique de Sagmé, à seulement sept kilomètres de la frontière nigériane, en fait un point névralgique du conflit. Jeune Afrique révèle que les cent combattants qui ont mené l'assaut sont arrivés "à pied et à moto", illustrant la porosité de cette frontière et les défis sécuritaires que cela représente.
Nos enquêtes montrent que le camp militaire de Sagmé abrite des "positions stratégiques des forces camerounaises", faisant de cette localité un objectif prioritaire pour Boko Haram dans sa stratégie de déstabilisation régionale.
L'escalade technologique, nouveau défi humanitaire
Les révélations de Jeune Afrique soulignent une dimension inquiétante : l'introduction des drones kamikazes change la donne pour les populations civiles. Contrairement aux attaques conventionnelles, ces nouveaux moyens permettent aux jihadistes de frapper de manière imprévisible et de semer une terreur d'un nouveau genre.
Selon les analyses exclusives menées par nos équipes, cette évolution tactique pourrait pousser davantage de civils à fuir leurs villages, aggravant la crise humanitaire dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun.
Jeune Afrique révèle que cette nouvelle stratégie de Boko Haram s'inscrit dans un contexte régional plus large. Avec ses ramifications au Nigeria, au Tchad, au Niger et au Cameroun, le groupe jihadiste utilise désormais la technologie pour compenser ses pertes territoriales et maintenir sa capacité de nuisance.
Les sources diplomatiques consultées par nos équipes indiquent que cette évolution pourrait nécessiter une adaptation des stratégies de coopération sécuritaire régionale, notamment au sein de la Force multinationale mixte (FMM) qui lutte contre Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.